Céramique. Nouveau défi du street art ?
Céramique. le nouveau défi du street art Œuvres de Nick Walker, Miss Tic, M. Chat, Nasty, L’Atlas, Levalet, Jacques Villeglé, Jérôme Mesnager, Yang Mun-Gi et Speedy Graphito Jusqu’au 1er octobre 2017 Tarifs : 4€ Terra Rossa |
Jusqu’au 1er octobre 2017 Guy Moch est le chef d’orchestre de la 4e Biennale de Salernes pour laquelle il a marié street art et céramique. Une dizaine d’artistes se sont pris au jeu, parmi lesquels Speedy Graphito, Levalet ou M. Chat. Une nouvelle histoire d’amour entre le street art et la céramique ? Entretien. Pourriez-vous nous présenter le musée où se déroule l’exposition ? C’est le musée de la céramique architecturale Terra Rossa à Salernes dans le Var qui a été restauré par l’architecte Jean-Michel Wilmotte. On fait de la terre dans cette région depuis plus de 5000 ans et on y produit les fameuses tomettes de Salernes. J’y organise la 4e biennale, avec à chaque fois un thème nouveau. L’association de la céramique et du street art est assez surprenante. Pourriez-vous nous expliquer cette idée ? J’avais cette idée depuis un certain temps et j’en avais parlé à des financiers-galeristes qui s’appellent Eric Brugier et Laurent Rigail. Pour moi, il était important de faire partie des premiers à demander à des artistes de street art de faire des pièces en céramique. J’ai toujours eu l’intuition qu’il ne faut pas laisser cet art dans l’éphémère, mais le ramener à quelque chose de pérenne. En faisant cela, c’est aussi une façon de démonter le préjugé qu’on peut avoir sur ce qu’est le street art ? Oui, au fur et à mesure que les gens découvrent cet univers, le préjugé tombe. Il faut bien voir que les « streearter » d’aujourd’hui sont les enfants de Takis en 1983 et de Basquiat, des différents mouvements qui se sont succédés pour arriver aujourd’hui à une éclosion qui correspond à une révolution culturelle. Quels ont été les défis majeurs qu’ont relevé les artistes pour transposer leur travail en céramique ? Quand Picasso a créé ses premières céramiques à Vallauris chez Ramier, on ne lui a pas demandé de changer son écriture, on lui a demandé de travailler sur un autre support. C’est exactement la même démarche : nous n’avons pas demandé à nos « streetarter » de changer quoi que ce soit dans leur création, simplement d’accepter de jouer le jeu sur un nouveau matériau. Comment s’est faite la sélection des artistes invités ? Nous travaillons depuis longtemps avec tous ces artistes et 10 ont accepté, tous des grandes pointures : Nick Walker, Miss Tic, M. Chat, Nasty, L’Atlas, Levalet, Jacques Villeglé, Jérôme Mesnager, Yang Mun-Gi et Speedy Graphito. Quel a été le plus étonnant pour vous ? Du point de vue de la qualité esthétique, il y a l’Atlas, ensuite, Speedy Graphito nous a sorti une planche de skate fabuleuse. M. Chat bien sûr, qui a continué dans sa veine. Miss Tic, assez classique… Vous utilisez le terme « streetarter ». C’est la première fois que je l’entends, est-ce une création de votre part ? C’est ma façon d’exprimer les choses et de qualifier des artistes qui se sont fait connaître dans la rue tout en ayant fait les Beaux-Arts. Vous disiez que ce projet a été monté avec une galerie, cela veut dire que les œuvres y seront vendues ? Nous avons ouvert cet été une galerie éphémère à Honfleur où nous avons déjà commercialisé certains tirages. Notons que les investisseurs doivent s’y retrouver car ils ont mis beaucoup d’argent dans cette aventure. D’autres exemplaires seront par la suite mis sur le marché et toutes les pièces sont numérotées en tirage limité pour la plupart à 8 exemplaires, à 25 pour d’autres. Quelle gamme de prix ? Dès 800 euros pour les plaques de Métro de Nasty ou le vase de Jérôme Mesnager et jusqu’à 3500 euros pour les grandes plaques de l’Atlas. C’est une première mondiale et nous ne savons pas encore où cela nous mènera. Des architectes m’ont déjà demandé s’il était possible de tirer des éléments en faïence pour des cours, des façades… /// Questions à Speedy Graphito /// Quel est votre rapport à la céramique ?
J’avais déjà beaucoup pratiqué cette discipline dans les années 1990 car j’avais un four à céramique à disposition. J’aime créer des sculptures représentant des objets du quotidien soient surdimentionnés, usés, tordus comme des objets que l’on jette (paquet de cigarette, bombe de peinture, objet gonflable…), mais qui sont magnifiés par leur taille. Pourriez-vous raconter la pièce que vous avez créée ? Propos recueillis par Stéphanie Pioda [Crédits Photo 1 M. Chat, Chat chat 2, 30,5x36x11cm, 2016, sculpture en céramique peinte à la main © Bruno Pellarin / Photo 2 Levalet, vase en céramique peint à la main 4, 42x25cm, 2017 © Bruno Pellarin / Photo 3 L’Atlas, sculpture en céramique, 37x37cm, 2017 © Bruno Pellarin / Photo 4 Mun-Gi Yang, Luxury Stone 1705, sculpture en céramique peinte à la main, 27x35x12 cm, 2017 © Gianni Soglia / Photo 5 Speedy Graphito, Skate, sculpture en céramique, 29x72x9 cm, 2017 © Gianni Soglia / Photo 6 Portrait de Speedy Graphito © @The1Point8] |
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