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L’Atlas : « C’est l’histoire du lieu qui influence ma création »

4 janvier 2017
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L’Atlas : « C’est l’histoire du lieu qui influence ma création »

20130906-20130906-L1014131-_Lightroom_org_-_courtesy_Stephane_Bisseuil-_Lightroom_org_-_courtesy_Stephane_BisseuilL’Atlas commence le graffiti dans les années 1990. Au gré de ses voyages et de ses rencontres, porté par son intérêt pour la calligraphie et les civilisations anciennes, il développe un univers pictural singulier, anachronique mais universel. En espace privé comme en espace public, il s’inspire du contexte, du lieu, de son esthétique et de son histoire. Il présente en ce moment une exposition au musée de la calligraphie au Séoul Art Center.


Comment as-tu débuté ta pratique artistique ?

À ma naissance ! 
Disons que j’ai débuté au début des années 90 en m’intéressant au graffiti parisien. Puis, de fil en aiguille, je me suis intéressé à la calligraphie et aux civilisations anciennes pour mélanger ces différentes influences culturelles et “sincrétiser” un art anachronique mais universel.

6. CATHERINE AHNELL GALLERY  LAtlas  BYNDR copieÀ partir de quel moment t’es-tu considéré comme artiste ? Est-ce que la légitimité que tu as acquise a jouée ?

Je pense que tout le monde nait artiste, dans ce sens où l’humain est un être doué d’une une ultra sensibilité, mais que certains décident de l’oublier au profit d’une carrière professionnelle. En 1999, j’ai rencontré Agnès b, c’était juste avant de passer mon année au Caire où j’ai ingurgité tout les codes du Kufi géométrique.
À mon retour, elle m’a fait participer à son exposition à la Galerie du Jour et cela m’a aidé à sortir de l’underground parisien en quelque sorte. Agnès nous a ouvert les portes du milieu de l’art contemporain par son attitude visionnaire.

Comment ta démarche conceptuelle et ta pratique ont-elles évolué ?

Après avoir écourté mes études d’Histoire de l’art et d’Archéologie, je suis parti faire différents voyages.
D’abord au Brésil, où j’ai choisi mon nom en hommage au livre cartographique, puis au Maroc, au Caire, en Syrie, où à chaque fois je passais du temps avec des calligraphes, des typographes ou des artistes à recevoir différents enseignements.
Puis, influencé par la pensée Taoïste reçue lors de mes cours de Tai Chi, je suis parti en Chine et au Japon où là aussi je m’efforçais d’absorber toutes les traditions menacées de disparaitre.
De tout ça est née cette écriture « universelle », mélange de la typographie occidentale imbibée d’influences philosophiques orientales.
J’ai récemment également été très influencé par l’art de Mésoamérique.
Puis, petit à petit, est venue s’infiltrer l’influence d’autres mouvements comme l’art optique, l’abstraction géométrique et l’art minimal.
Pour moi, il n’y a pas de frontières entre les différents mouvements artistiques, ceux sont les historiens qui s’attèlent à créer ces frontières.
Toutes ces nomenclatures nous aident à nous repérer dans le temps mais ne définissent pas l’essence sacrée de l’art.

Cascades ParisBYNDR copieQuel est le plus gros challenge que tu as à affronter dans ta pratique artistique ?

Le challenge est là chaque jour, celui de suivre mon rêve intérieur sans être attrapé par le rêve du monde !

 

 

 

Peux-tu définir la différence entre ta pratique en espace public et en atelier ? Comment caractériserais-tu ce que t’apporte chacune ?

Il n’y en a pas vraiment, je travaille toujours dans un espace avec le challenge de trouver la forme parfaite qui va à l’intérieur.
Simplement, l’énergie est différente. Celle de l’atelier est plus méditative alors que celle de la rue est plus dans l’action directe.

Screen-Shot-2017-01-04-at-3.00.11-PM-ConvertImageTravailler en espace public s’est imposé naturellement ? Pourquoi ?

En tant que tagueur, j’aime beaucoup cette adrénaline que provoque le fait de travailler aux yeux des passants. C’est un retour direct qui oblige à trouver l’essence de l’action.

 

 


D’ailleurs, quelle importance accordes-tu à la démarche contextuelle ?

Je suis très attaché à l’influence du lieu, c’est en ça que je me considère également comme un artiste in situ. C’est la topographie, l’architecture, ainsi que l’histoire d’un lieu qui va influencer ma création. 

1.-FINISHED-WALL-GALERIE-LELIA-MORDOCH-L-Atlas-BYNDR-ConvertImageQuel est le challenge que tu aimerais idéalement surpasser/adresser, ton rêve d’artiste ?

J’ai le désir secret de créer un musée L’ATLAS dont le plan serait claqué sur l’un de mes cryptogrammes. Ainsi, l’idée du labyrinthe et d’errance liée à mon travail prendrait tout son sens.

 

 

Une rencontre qui a marquée ta carrière ?

Deux artistes ont vraiment influencé ma manière d’être : ZEVS et JONONE. 
Agguire par sa manière de conceptualiser le moindre de ses gestes, et Jon par celui de n’être qu’une énergie explosive remplie de joie et de vie.

SEOUL FacadeBYNDRPeux-tu nous parler de ton exposition en cours, à Seoul ?

Il s’agit d’une exposition qui s’est emparée du musée de la calligraphie au Séoul Art Center.
J’ai été invité par M. Changhyun Ham, un grand collectionneur et mécène coréen.
J’ai entamé là-bas une nouvelle série d’empreintes de plaques d’égouts sur le fameux papier coréen. Cela m’a permis, par la matière utilisée, de retrouver une relation avec l’encre et par extension avec la calligraphie.
Ce ne sont plus des relevés topographiques mais typographiques en quelque sorte !

Merci L’Atlas !

Plus d’information sur http://www.latlas.org/

Marie Monclus, pour Thinkers & Doers

www.thinkers-doers.com

contact@thinkers-doers.com

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Crédits Photos ©BYNDR

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