Un œil sur le music-hall – Olympia
Des images où la scène laissait alors place à des premières parties où vedettes anglaises, américaines et attractions côtoyaient des artistes célèbres. D’aucun pourrait penser que cet esprit Music-hall appartient au seul passé, alors qu’il trouve aujourd’hui une résonnance toute contemporaine à l’Olympia sous l’impulsion de son dirigeant actuel, Arnaud Delbarre, qui depuis dix ans a réintroduit les premières parties dans la programmation.
Jacques Verrier aimait photographier les premières parties de l’Olympia pour capter à la fois le professionnalisme et l’esprit de ces artistes issus de la famille du cirque et du music-hall qui se donnaient tout entier à leur art. Alors qu’il avait l’œil rivé sur son objectif, plus rien n’existait autour, il faisait une totale abstraction du bruit, du public, pour se concentrer sur la performance délivrée par l’artiste, espérant en retranscrire au mieux l’émotion et le spectaculaire.
Paula Birèche-Verrier, photographe et ancienne assistante de Jacques Verrier, a pensé cette exposition comme un parcours thématique autour de 36 panneaux qui mettent en scène tous ces artistes, célèbres ou non, nationaux et internationaux, et permettre ainsi de mieux ressentir l’ambiance qui régnait alors à l’Olympia. Elle débute par une photo de Jacques Verrier et de Johnny Halliday qui montre l’intensité du photographe dans sa volonté de saisir parfaitement l’artiste dans son jeu ; un hommage à celui qui fut le photographe de Johnny sur ses tournées. Suit une photo de ce fronton aux néons si mondialement connus pour une série de récitals donnés par Charles Trenet en 1971. Une photographie emblématique puisqu’on y voit tous ces artistes qui assureront la première partie, et alors qu’on fête en 2013 le centenaire du fou chantant. Le public découvrira également des photographies inédites de Liza Minnelli, Salvatore Adamo ou encore Michel Sardou, des artistes qui sont de retour sur la scène de l’Olympia au printemps, respectivement le 5 mars, les 26 et 27 mars et du 7 au 12 juin. Et bien sûr, cette exposition est l’occasion de (re)découvrir tous ces numéros de magie, d’acrobaties, de ballets, de numéros insensés et les présentateurs !
Jean-Michel Boris, ancien directeur artistique et directeur de l’Olympia, se souvient : « on prenait le spectateur par la main dès son arrivée dans la salle et on ne le lâchait plus. Un petit verre au bar. Un programme. Une photo dédicacée. Un monocycliste. Un découpeur de donzelle. Un débutant. Un raconteur d’histoires. Un petit chanteur qui avait un ou deux succès en radio. Entracte : bonbons, caramels, esquimaux, chocolats. Puis l’orchestre, la grande vedette. Et parfois, une dernière petite bière ou une poignée de cacahuètes pour le métro du retour. » (Extrait de l’ouvrage l’Olympia, 50 ans de Music-Hall)
Pour Arnaud Delbarre, Président directeur général et directeur artistique de l’Olympia, l’esprit Music-hall n’a pas tiré sa révérence : « Il existe un véritable lien entre ces grandes heures du music-hall, que les photos de Jacques Verrier ont su si bien retranscrire, et le futur des salles de spectacles. Aujourd’hui, les longs récitals sur plusieurs semaines se font rares. On revient aux premières parties et je parie sur l’émergence de nouvelles formes de spectacles où les artistes seront retrouver cette énergie, cette effervescence et cette idée du melting-pot chère au music-hall. »
A propos de l’Olympia
Salle des plus grands artistes tels que Salif Keïta ou Dee Dee Bridgewater, mais aussi tremplin des révélations comme Skip th Use, Melody Gardot, Lady Gaga ou bien encore Muse, l’Olympia est depuis 2002 sous la direction d’Arnaud Delbarre qui a assuré le retour sur la scène d’artistes internationaux (Sting, David Bowie, les Rolling Stones…).
Avec pas moins de 300 spectacles programmés en 2012, et plus de 700’000 spectateurs, la salle qui accueille des premières parties et des performances artistiques dignes du plus grand Music-hall, entend bien pérenniser sa vocation de découvreur d’artistes pour un public parisien, mais aussi de toute la France et même du monde entier.
Depuis plusieurs années, l’Olympia ouvre grand ses portes à la jeune création et donne sa chance aux talents en réunissant tous les publics et en créant sans cesse l’inattendu.
[Visuel : fronton de l’Olympia – 1971]
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