NY Promenade – USA Underground – Galerie David Guiraud
Les tirages de Weegee empruntés aux collections de la MEP sont le point de départ de notre promenade américaine.
Tout commence avec Weegee, Weegee the Famous, comme il aimait s’appeler et tamponner ses photos. Il a été durant des décennies, le photographe de New York, arpentant les rues de jours et de nuits dans sa voiture spécialement aménagée en bureau et en studio photo ; branché sur la radio de la police il vivait et rendait compte presque en temps réel de tous les faits divers qui agitaient la ville. Weegee produisait des images destinées à illustrer les articles des journaux.
D’autres photographes à la même époque, portent un regard plus humaniste et peut être plus poétique sur New York. L’accident, l’imprévu, le sordide ou la mort disparaissent pour laisser place à une cité qui ne conserve que sa douceur, sa poésie et peut être aussi une certaine mélancolie.
Louis Stettner capte souvent dans ses images, les moments de repos et de détentes des habitants de New York. Il les saisit dans des parcs assis face aux buildings ou au bord de l’eau avec pour horizon la Statue de la Liberté ou les gratte-ciels de Manhattan.
Elliott Erwitt immortalise une élégante qui contemple du haut d’un immeuble le sommet de l’Empire State Building, dressé plus haut que tous les autres.
Mais New York n’est pas l’Amérique et dans les Etats la vie est sensiblement différente. Loin de l’agitation et de la croissance des métropoles, la jeunesse désœuvrée se laisse prendre au piège de la drogue.
Dans les années 1960 et 1970 le travail de Larry Clark est un reportage sur des jeunes toxicomanes avec qui il partage la même vie. A sa sortie, le livre « Tulsa » est immédiatement censuré. Les images montrent la préparation et l’entre aide au moment du shoot, la violence de la piqûre et la douceur de ses effets. Les corps sont nus, jeunes et vigoureux, les femmes sont enceintes, les jeux sont dangereux.
Clark est de nouveau censuré quelques années plus tard quand il s’intéresse à la sexualité des adolescents américains. Son second livre « Teenage Lust » connaît le même sort que le premier. Certes Larry Clark traite le sujet de façon très directe, sans compromis mais ce n’est que le reflet de la réalité. Que peut on reprocher à un couple d’amoureux qui fait l’amour sur la banquette arrière d’une voiture ? Faut-il considérer contre nature un adolescent qui a une érection durant son sommeil ?
Le travail de Nan Goldin a le même sens du témoignage. Le livre « The ballad of sexual dependency » publié dans les années 1980 n’est pas censuré mais encensé ! Car l’oeuvre de Nan Goldin ouvre la voie à une photographie intime ou la vie de l artiste sert de matière première à son travail.
Grâce à ses photos, nous faisons la connaissance de Suzanne, Brian, David, Cookie, Greer, Trixie, Mark,… Ses images sont le reflet d’une époque ou l’on vivait sans le sida, ou la notion d’autodestruction, de sexe et de drogue était encore glamour car sans conséquences apparentes.
Nan Goldin dans son journal photographique veut arrêter le temps, elle veut fixer le passé pour que rien ne disparaisse jamais. Cela doit lui permettre de vivre pleinement le présent et aussi de le comprendre. Mais ses photographies ne fixent rien de plus qu’une image et ceux qui sont partis aujourd’hui ne peuvent pas être remplacés par une photo ; la perte et l’absence sont plus fortes que ce que Nan Goldin avait pu croire.
Enfin, Anselm Skogstad, jeune artiste d’origine allemande, clôture l’exposition avec une série d’images prises dans le métro de New York à la manière de Walker Evans. Si la démarche est similaire, les photographies sont le reflet d’une époque et celle d’Anselm Skogstad est résolument contemporaine.
NY Promenade – USA Underground
Du 2 novembre au 22 décembre 2010
Du mardi au samedi, de 14h à 19h.
Informations : 01.42.71.78.62 ou dgphotographies@orange.fr
Galerie David Guiraud
5, rue du Perche
75003 Paris
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