Expressions Urbaines – Street art, graffiti et lowbrow – Institut Culturel Bernard Magrez, Bordeaux

Plus de 80 œuvres de street art et graffiti issues de trois collections : galerie du jour agnès b., Nicolas Laugero Lasserre, Spacejunk Art Centers ; plus de 30 artistes français et étrangers exposés ; 7 artistes invités à réaliser des installations in situ : Alber, Invader, Jef Aérosol, Monkey Bird, Rero, Rouge et Swoon.

L’Institut Culturel Bernard Magrez, en collaboration avec la galerie du jour agnès b., Nicolas Laugero Lasserre et Spacejunk Art Centers, présente l’exposition Expressions Urbaines.

En réunissant quelques-unes des plus grandes signatures du graffiti, du street art et du lowbrow art, l’exposition dresse un panorama des productions artistiques urbaines depuis les années 1970.

Ainsi, Futura 2000 ou JonOne, qui font figure de précurseurs du graffiti aux États-Unis, sont exposés aux côtés de Banksy ou Shepard Fairey, street artistes devenus incontournables. Les grands noms français tels que Dran, Invader, JR et Jef Aérosol – dont la réputation va bien au-delà de l’Hexagone – sont également présentés aux côtés de nouveaux noms d’une scène urbaine internationale.

Parallèlement et parce que les arts urbains sont par essence une forme d’expression éphémère qui exploite les supports et les surfaces de la ville, l’Institut Culturel Bernard Magrez a fait le choix d’inviter 7 artistes à intervenir in situ.

Afin d’orchestrer cet événement de rentrée, l’Institut Culturel Bernard Magrez a choisi d’inviter Nicolas Laugero Lasserre, actuel directeur de l’Espace Pierre Cardin, président-fondateur d’Artistik Rezo et collectionneur passionné de street art, pour assurer le commissariat de cette exposition.

Au-delà d’une présentation d’artistes et d’œuvres majeurs de la scène actuelle, à l’image du portrait de Barack Obama réalisé en 2008 par Shepard Fairey pour la campagne du Président des États-Unis, Expressions Urbaines embrasse l’ensemble des arts graphiques nés dans la rue.

L’ambition est ici de montrer que ceux-ci relèvent d’expressions multiples et foisonnantes, de techniques diverses, tout en posant la question de leur origine et de leur destination. Peut-on en effet encore parler de street art dans sa dimension urbaine et sauvage quand celui-ci s’expose dans une institution ?
Par quels processus des œuvres issues d’une expression libre et souvent subversive trouvent-elles le chemin des galeries et des salles d’expositions ?

La réponse se trouve peut-être dans les mécanismes complexes du marché de l’art ou dans des iconographies à la frontière du design graphique et de l’illustration, pouvant aller jusqu’au marketing.

Une chose est sûre toutefois, le graffiti, le street art et le lowbrow font à présent entièrement partie de l’art contemporain.

Avant-propos de Bernard Magrez

« Depuis son ouverture à l’automne 2011, l’Institut Culturel que j’ai fondé s’est donné pour mission de rendre accessible la création contemporaine à tous les publics, au travers d’une programmation d’expositions d’art moderne et contemporain riche et de qualité.

Développant parallèlement un programme ambitieux de commandes et d’acquisitions, il entend également soutenir la production d’œuvres inédites en accueillant chaque année de jeunes artistes en résidence.

Il se donne enfin pour objectif d’ouvrir les champs de connaissance des publics, au travers de rencontres pluridisciplinaires intitulées Les Nuits du savoir.

Cette initiative est portée par l’envie de partager mon attachement à l’art et aux artistes. En effet, après avoir bâti une carrière d’entrepreneur basée sur l’excellence, l’innovation et la créativité, je souhaite aujourd’hui rendre à la vie la chance qu’elle m’a donné.

C’est donc avec beaucoup d’enthousiasme que j’ai souhaité proposer pour cette rentrée 2014 une grande exposition consacrée aux arts urbains, avec la volonté de présenter des œuvres et des artistes qui font partie de notre quotidien, puisque l’art de la rue, c’est celui que nous croisons chaque jour au détour d’un mur ou d’un bâtiment.

Et si celui-ci a pu souffrir de nombreux clichés l’assimilant à du vandalisme ou à de la provocation, il présente également d’innombrables richesses artistiques et délivre des messages à la fois politiques ou sociaux, qui révèlent les attentes et les aspirations de toute une génération qui souhaite “vivre debout”.

Cette exposition marque également un renouveau dans la politique artistique de l’Institut Culturel Bernard Magrez. Ainsi, j’ai souhaité confier le commissariat de ce projet à un jeune homme talentueux et passionné d’art urbain, Nicolas Laugero Lasserre, qui dirige aujourd’hui l’Espace Pierre Cardin et mène parallèlement de nombreuses initiatives en faveur de l’accès des publics à la culture.

Je souhaite le remercier chaleureusement d’avoir accepté de nous ouvrir sa collection en nous prêtant près de 60 œuvres, mais aussi pour avoir su convaincre sept grands artistes de venir créer dans les espaces du Château Labottière.

Son regard et la pertinence de son propos apportent ici les clés de compréhension d’un univers à la fois riche et complexe dans sa diversité et ses mouvements (street art, graffiti, lowbrow).

Je souhaite également remercier le réseau Spacejunk Art Centers, avec lequel nous avons déjà eu l’occasion de collaborer cette année dans le cadre de Bordeaux Fête le Vin, et enfin la galerie du jour agnès b. qui a généreusement accepté de participer à ce projet ambitieux en prêtant des œuvres réalisées par deux précurseurs du graffiti : Futura 2000 et JonOne.

Je suis d’autre part ravi de présenter le travail des deux jeunes artistes diplômées de l’École Nationale des Beaux-Arts de Paris qui ont été en résidence à l’Institut au printemps 2014 et celui des dix artistes qui ont accepté de participer à notre “Jardins des arts” à l’occasion de Bordeaux Fête le Vin 2014.

Combinant toutes ces énergies artistiques, cette exposition de rentrée est portée par la dynamique du “Jamais Renoncer”. » 

Nicolas Laugero Lasserre, commissaire

« J’ai commencé à collectionner des œuvres d’art contemporain au début des années 2000. Marqué par les fresques parisiennes qui habitaient mon quotidien, mes choix se sont très vite orientés vers l’art urbain.

En effet, c’est un art auquel tout le monde a accès car il s’expose gratuitement dans les rues et porte un regard souvent insolent, dévoilant un véritable point de vue social et politique sur le monde. Les œuvres de rue sont là pour interpeler, s’infiltrant dans le paysage urbain pour saisir l’intérêt et la réflexion du passant. Par le biais de moyens visuels très forts et captivants, souvent très colorés, le street art attire l’œil et déclenche une mécanique cognitive.

La question qui se pose alors régulièrement est celle de la légitimité institutionnelle de cet art qui se revendique hors les murs. C’est le questionnement que nous avons voulu aborder en présentant plusieurs collections à l’Institut Culturel Bernard Magrez, dont neuf œuvres de la galerie du jour agnès b. orientées vers le graffiti, ainsi que le fonds d’œuvres des Spacejunk Art Centers, plus spécialisés dans le lowbrow art et le pop surréalisme.

Ma collection étant axée sur le street art, nous avons donc tenté de présenter un panorama des arts urbains et de leurs multiples déclinaisons : le graffiti en tant qu’expression brute et pleine d’énergie, le street art, souvent développé en parallèle d’une pratique d’atelier, et le lowbrow art, proche des univers du skate, du surf et des comics. L’accrochage que nous proposons ici permet alors de dresser un portrait très large de ces arts dits urbains et de pointer le paradoxe de leur présence sur des cimaises.

Pour retrouver la liberté et l’énergie si particulières de ce mouvement, nous avons également souhaité que plusieurs artistes interviennent in situ. Le temps de l’exposition, le Château Labottière, ses pavillons, son jardin à la française et ses murs d’enceinte deviennent le terrain de jeu de nos artistes qui créent alors des œuvres uniques et éphémères.

Cette exposition entre dans la lignée des grands projets qui ont orchestré le mouvement depuis de nombreuses années en France comme à l’international : “Barely Legal” de Banksy à Los Angeles en 2006, “Street Art at Tate Modern” à Londres en 2008, “Tag au Grand Palais” à Paris, “Né dans la rue” à la Fondation Cartier en 2009, “Mausolée”, résidence artistique parisienne sauvage en 2010, “Art in the Street” au MOCA de Los Angeles en 2011, “Lasco Project” au Palais de Tokyo et “Au-delà du Street Art” au Musée de La Poste à Paris en 2012.

En 2013, la galerie Magda Danysz proposait “Les Bains Douches” et la galerie Itinerrance la “Tour Paris 13″. L’année 2014 a déjà vu se dérouler l’”In Situ Art Festival” à Aubervilliers et le musée à ciel ouvert “Djerbahood” en Tunisie.

Expressions Urbaines s’inscrit dans une suite et une continuité de projets artistiques urbains d’importance, qui n’ont pas fini d’émerger et d’affirmer leur présence sur la scène artistique contemporaine. »

En parallèle d’Expressions Urbaines : Bordeaux Fête le Vin 2014

Les dix bouteilles de vin grand format produites par des artistes issus ou inspirés des arts urbains et invités par l’Institut Culturel Bernard Magrez à l’occasion de Bordeaux Fête le Vin 2014 seront exposées dans les jardins du Château Labottière.

Par ailleurs, les deux artistes en résidence au printemps 2014 à l’Institut Culturel Bernard Magrez présenteront leurs productions dans un espace dédié.
Mathilde Denize et Elsa Guillaume sont toutes les deux issues de l’École des Beaux-Arts de Paris.

[Invader, Alias_MIA 29, 2012, micro-mosaïques collées sur plaque, 15 x 18 cm. Collection Nicolas Laugero Lasserre © Invader ; Shepard Fairey, Vote, 2008, sérigraphie couleur, 5000 ex., 63,5 x 97 cm. Collection Nicolas Laugero Lasserre  © Shepard Fairey ; Brusk, Soldes, 2014. Collection Nicolas Laugero Lasserre © Brusk ; Jeff Soto, Snow Owl, 2011. Courtesy de l’artiste et de Spacejunk Art Centers © Jeff Soto ; Shepard Fairey ; Rero, Page not found, 2014. Collection Nicolas Laugero Lasserre © Rero ; Jeff Soto, Bouteille XXL, 2014. Courtesy de l’artiste © Jeff Soto

Photos de l’Inauguration de l’exposition « Expression urbaines » le 26 septembre 2014 à l’Institut Culturel Bernard Magrez (Bordeaux) – intervenants sur la photo : Alban Morlot (directeur de Spacejunk Bayonne), Stephane Lapierre (représentant de la galerie du jour – agnès b.), Nicolas Laugero Lasserre (Directeur de l’Esapce Pierre Cardin et Président d’Artistik Rezo)© Arthur Pequin]