wonder.land : époustouflante Alice au pays du numérique
wonder.land De Damon Albarn, Moira Buffini et Rufus Norris Mise en scène de Rufus Norris Avec Hal Fowler, Lois Chimimba, Golda Rosheuvel, Paul Hilton, Whitney White, Abigail Rose, Stephanie Rojas, Carly Bawden, Joshua Lacey, Anna Francolini, Enyi Okoronkwo, Adrian Grove, Sam Archer, Leon Cooke, Ed Wade, Daisy Maywood, Ivan De Freitas, Cydney Uffindell-Philipps, Nadine Cox, Simon Anthony, Dylan Mason et Lisa Ritchie Les 7, 8, 9, 10, 11, 14, 15 et 16 juin à 20h, 11 juin à 15h et 12 juin à 16h Tarifs : de 9 à 55 euros Réservation en ligne ou par téléphone : 01 40 28 28 40 Durée : 2h20 avec un entracte de 20 mn Théâtre du Châtelet |
Le Théâtre du Châtelet et son directeur Jean-Luc Choplin ont l’habitude des réussites. Pour cette nouvelle création, ils se sont associés au chanteur compositeur anglais Damon Albarn (« Monkey, Journey to the west » et « Dr Dee » au Châtelet), au metteur en scène et tout nouveau directeur du National Theatre de Londres Rufus Norris et à l’auteur Moira Buffini pour créer cette époustouflante comédie musicale à mi-chemin entre « Alice au Pays des Merveilles » de Lewis Carroll et le monde virtuel des adolescents d’aujourd’hui. Une équipe 100% british au top de la créativité et du talent à ne rater sous aucun prétexte.
Avatar Transformer la jeune et pure Alice du célébrissime roman de Lewis Carroll en jeune adolescente paumée et accro à son téléphone portable, objet magique qui donnera les clefs d’un monde enchanté et dont les personnages virtuels lui permettront d’avoir accès à son vrai « moi », c’est le pari fou de trois créateurs anglais, Moira Buffini, Damon Albarn et Ruffus Norris qui ont imaginé que le terrier du Lapin Blanc d’Alice serait un écran de smartphone. Il fallait y penser ! Partant du fait que le monde virtuel ouvre un univers sur tous les possibles grâce à des connections infinies, ils ont fait d’Alice une jeune collégienne d’aujourd’hui, mal dans sa peau et avec ses parents, qui découvre grâce à son téléphone une application #wonder.land. Rêve ou cauchemar Comme Alice de Carroll, la jeune Aly est en proie à une profonde crise d’identité et les personnages de ce monde inconnu, qui est aussi celui du roman « De l’autre côté du miroir », vont lui apporter des réponses et d’autres questionnements qui vont à l’encontre de la société réglée et autoritaire qui l’entoure. Elle y rencontre son avatar, son double inversé, une blonde et dynamique Alice perchée sur des sandales compensées, alors qu’elle même est noire, pauvre, solitaire et triste. Mais aussi Lapin Blanc, électrique et pixelisé, tout droit sorti des jeux vidéos, Dodo, la souris, la tortue, Humpty ou Dum, autant de personnages qui échappent à la logique, au réalisme en prônant l’absurde et la poésie. Un hymne à l’adolescence En cliquant, Aly trouve des réponses, un réconfort à ses questions. L’imaginaire, les projections qu’Alice au 19 ° siècle pouvait trouver dans la littérature, Aly l’adolescente du 21° siècle les glane dans le monde digital et virtuel, qui est loin d’être un paradis. La Reine de Coeur, cruelle et sanguinaire, est donc associée à sa directrice de collège, Ms Manxome, incarnée par la fantastique actrice Anna Francolini dans un rôle de mégère psycho-rigide et sadique. La grande réussite de ce spectacle est d’avoir su combiner les différents mondes en les déployant sur différents niveaux qui communiquent constamment. La peinture du monde réel, celui de la famille décomposée d’Aly avec sa mère angoissée et son père absent et immature, celle du monde ultra-policé du collège anglais en uniforme noir, et la ronde hallucinée des personnages et des décors de Wonder Land, colorés et kitsch à souhait. Une composition d’images et de musique sidérante Acteurs formidables, décors époustouflants qui mélangent créations d’images virtuelles, animation 3 D et costumes stupéfiants de Katrina Lindsay, le spectacle va très vite, enchaîne séquences et chansons en variant les couleurs. « Who’s ruining your life? », « I’m Right », « Who Are You? » ou « Everyone Loves Charlie » sont quelques unes des très belles chansons emblématiques de ce musical, que l’on peut retrouver en CD et qui sont magnifiquement interprétées pas les 21 acteurs chanteurs sur scène, avec les 12 musiciens derrière les décors. Mélancoliques ou punchy, réalistes ou déjantées, les scènes procèdent toutes d’une énergie très rock, dans sa vitalité et sa sincérité. Car le spectacle est avant tout un brillant hommage à la jeunesse et à sa vitalité, dans la dureté et l’hypocrisie du monde qui l’entoure. Tout cela raconté et joué avec un humour et une malice tout à fait réjouissants. Hélène Kuttner [ Crédit Photos : © Brinkhoff and Mögenburg] |
Articles liés
Découvrez le seul-en-scène “Florence 1990” à La Petite Croisée des Chemins
18 novembre 1990. Florence Arthaud arrive dans le port de Pointe-à-Pitre à la barre de son trimaran et remporte la Route du Rhum, première femme à s’imposer dans une course en solitaire. Adolescent, je suis alors fasciné par cette...
Bananagun dévoile leur nouveau single “With the Night” extrait de leur nouvel album à paraître
Bananagun, originaire de Melbourne, partage “With the Night”, extrait de leur deuxième album “Why is the Colour of the Sky ?”, dont la sortie est prévue le 8 novembre via Full Time Hobby. Ce single au piano reflète le...
“Nadia Léger. Une femme d’avant-garde” au Musée Maillol : une exposition à ne pas manquer !
Nadia Khodossievitch-Léger (1904-1982) a été une figure de l’art du XXe siècle. À travers plus de 150 œuvres, la rétrospective Nadia Léger. Une femme d’avant-garde retrace le parcours largement méconnu de cette femme d’exception, tout à la fois peintre prolifique, éditrice...