Wim Vandekeybus, tout en désirs
In spite of wishing and wanting De Wim Vandekeybus Avec Rob Hayden, Eddie Oroyan, Yassin Mrabtifi, Guilhem Chatir, Grégoire Malandain, Luke Jessop, Luke Murphy, Flavio D’Andrea, Knut Vikström Precht, Cheng-An Wu, Baldo Ruiz, Wim Vandekeybus, Giovanni Scarcella Du 28 juin au 2 juillet 2017 Tarifs : 20-32€ Réservation par tél. au 01 40 03 75 75 Durée : 1h20 La Villette – Grande Halle |
Du 28 juin au 2 juillet 2017
Wim Vandekeybus reprend son chef-d’œuvre « In spite of wishing and wanting »: Douze hommes tendres et survoltés, des vidéos inspirées de Julio Cortazar, des chansons de David Byrne, une pièce qui a fait l’effet d’une bombe en 1999. La Villette et le Théâtre de la Ville présentent un re-création de haut vol. « In spite of wishing and wanting » (Malgré le désir et la volonté) est la pièce phare de Wim Vandekeybus, créée en 1999, et donc douze ans après que ce jeune loup fit éruption sur la scène européenne avec « What the body does not remember ».Sur des compositions de David Byrne, « In spite of wishing and wanting » prend des allures d’un « Sacre du printemps » qui ne s’embarrasse plus de sa forme très organisée, mais laisse éclater les énergies brutes de façon immédiate. La presse de l’époque parlait de « chevaux fous ». « What the body does not remember » est une pièce pour douze hommes qui creuse la douceur derrière la puissance brute affichée. Car ce ne sont pas seulement douze hommes en colère aux allures de chevaux de Camargue, ils sont tout autant des êtres sensibles qui questionnent la frontière entre nous et les animaux, entre le réel et le rêve, et ce dans les deux sens du terme. Certes, les plumes qui volent sont celles de la couette et de l’oreiller, mais l’enjeu est aussi le rayonnement de toutes les utopies de l’adolescence. Voilà pourquoi cette pièce doit être reprise par de jeunes danseurs. Pour lui-même, Vandekeybus semble avoir inventé une sorte de jeunesse éternelle, ce qui lui permet d’être sur le plateau pour cette reprise, même s’il se tient en dehors des tourbillons les plus énergétiques. Mais il le faisait déjà à l’époque. Ce n’est naturellement pas vrai pour ses danseurs, mis à l’épreuve d’une danse très physique, voire virulente avec envols horizontaux et chutes fracassantes. Bien sûr que cette nouvelle version ne sera pas tout à fait la même qu’en 1999. Et c’est tant mieux. Quand on reprend une pièce vingt ans (ou presque) après la création, l’idée n’est pas de prouver qu’on sait encore faire craquer ses os ni de transformer le remake en source d’argent. L’intention et le sens viennent d’ailleurs. Pendant longtemps, la danse contemporaine ne jurait que par la création, par un torrent d’énergie et de créativité chorégraphique et par le regard vers l’avant. Aujourd‘hui, on lui reconnaît, comme au ballet, la qualité artistique qui justifie que des pièces-clé soient reprises, réinterprétées et incarnées par des danseurs représentant le monde actuel. Aussi, Vandekeybus rejoint ici un courant plus large. A titre d’exemple et pour ne citer que les plus grands, Angelin Preljocaj vient de reprendre « La Stravaganza », créé en 1997 et donc parfaitement à la même époque qu’ « In spite of wishing and wanting ». Et Anne-Teresa De Keersmaeker a transmis « A Love Supreme » et « Rosas danst Rosas » à une nouvelle génération d’interprètes. Aussi, un certain esprit de Pina Bausch qui traverse également « In spite of wishing and wanting » confère à cette pièce quelque chose d’intemporel, inspiration que la nouvelle distribution s’efforcera de faire vivre sur la musique de David Byrne remixée par DJ Food. Thomas Hahn [Crédits Photo : © Danni Willems ] |
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