Vanavara, c’est où ? À la Villette ! Au cirque !
Vanavara La 28e promotion du CNAC Mise en scène de Gaëtan Levêque Avec Théo Baroukh (sangles), Nora Bouhlala Chacon (corde), Johan Caussin (acrobatie), Sébastien Davis-Van Gelder & Blanca Franco (main à main), Anahi De Las Cuevas (cerceau aérien), Adalberto Fernandez Torres (contorsion), Clotaire Fouchereau (acro-danse), Löric Fouchereau & Peter Freeman (main à main), Nicolas Fraiseau (mât chinois), Camila Hernandez (mât chinois), Lucie Lastella-Guipet (roue Cyr), Thomas Thanasi (trampoline, acrobatie), Marlène Vogele (trapèze ballant) Du 18 janvier au 12 février 2017 Tarifs : 20 €, 26 € Réservation Durée : 1h15 Espace chapiteau |
Du 18 janvier au 12 février 2017 Une longue série de représentations sous chapiteau, au Parc de la Villette, pour Vanavara, 28e spectacle du Centre National des Arts du Cirque. Les nouvelles stars de la piste contemporaine sont dirigées par un collectif très ancré dans le paysage : AOC, compagnie de cirque au top depuis presque deux décennies. Ensemble, ils nous plongent dans un monde féerique, où les acrobaties fusent comme des perles de champagne. Le cirque, c’est le mélange et la troupe est ici internationale à souhait. On y croise une voltigeuse mexicaine, un contorsionniste portoricain, une cordiste hispano-marocaine, un sangliste italo-brésilien, une Argentine au cerceau aérien, un porteur australien et un autre franco-américain… L’autre moitié des quinze interprètes est française. Mais il est trop tôt pour parler de troupe, car il s’agit, pour être précis, de la 28e promotion du CNAC à Châlons-en-Champagne, toujours en tête parmi les académies de cirque contemporain de ce monde. Avec toutes ces nationalités réunies, qui croisent autant de disciplines circassiennes, ils nous amènent vers un ailleurs féerique et universel. C’est un monde où on ne parle pas, mais s’exprime par le corps et par les sangles, le mât chinois, le trapèze ballant, l’acro-danse, la roue Cyr et surtout au trampoline. Le solo d’ouverture par Lucie Lastella-Guipel est d’une poésie absolue. Dans son long manteau, perchée dans sa roue Cyr, elle tourne jusqu’à nous donner le vertige. Voilà ce qu’on est tenté de dire. Mais elle fait mieux, elle offre du rêve. On aime aussi, dans cet univers peuplé de légendes, la chevauchée sur un éléphant imaginaire, formé par plusieurs acrobates, dont l’un qui offre sa jambe en guise de trompe. Tout se passe en harmonie avec la nature, des trolls ou elfes jusqu’aux sons. Un arbre se transforme en kora, un bloc de pierre en percussions. Les acrobates sont leurs propres musiciens, entre autres à la trompette, et assument avec grand talent cette touche transdiciplinaire. Goury, le scénographe vedette Il faut surtout parler du décor, imaginé par l’un des grands maîtres que la France possède en la matière. C’est Goury, véritable star de son métier. Le scénographe a imaginé un énorme anneau lumineux qui surplombe la scène et apparaît rond ou ovale. Avec ses 5 mètres de diamètre, il se ferait fort bien remarquer, si on l’installait sur la place de la Concorde. Ce cercle fait l’union entre le rond de cirque et les dimensions stellaires. Il est la porte qui mène vers cet ailleurs dont nous parle Vanavara. Ce mot n’est pas une invention, mais le nom d’une ville en Sibérie. Mais l’univers tissé de légendes réunit autant l’Inde que l’Afrique et tout ce que vous pouvez imaginer. Et puis… On a ici fait le tour des atouts de ce spectacle de fin d’études. C’est une discipline en soi, où le metteur en scène, il s’agit ici de Gaëtan Levêque du collectif AOC, doit composer avec les spécialisations de chaque artiste pour les mettre en valeur dans leurs disciplines respectives, avant tout. Ce qui devrait être un moteur peut aussi freiner un spectacle. Ici, la mécanique tombe en panne après environ dix minutes.
Belles images, mais encore ? Ensuite, pendant une heure, le spectacle peine à se relancer. Les belles images restent vides d’événements dramatiques, et même quand quatre acrobates s’envolent au trampoline, aucune étincelle chorégraphique n’illumine ce drôle de désert. Le paysage avec ses arbres et ses roches est si naturel et soigné que le trampoline, installé en fond de scène, paraît hautement artificiel, alors que son intégration aurait dû être la colonne vertébrale de ce spectacle. L’atout de Vanavara, c’est donc le talent des jeunes circassiens qui sont à la hauteur des attentes et savent charmer le public. En revanche, on est en droit d’attendre des propositions plus pertinentes de la part des grands maîtres metteurs en piste et scénographes, plus de génie pour fusionner l’univers tellurique de ces esprits de la forêt et des enjeux aériens du trampoline. Les étudiants du CNAC feront leur chemin, en laissant Vanavara derrière eux, sans trop de regrets. Thomas Hahn [embedyt] https://www.youtube.com/watch?v=FTQKld1NEu0[/embedyt] [Photos © Christophe Raynaud de Lage] |
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