« L’aide-mémoire » de Jean-Claude Carrière : le retour de Sandrine Bonnaire au théâtre mais une mise en scène de Ladislas Chollat… qui ne restera pas dans nos mémoires !
L’aide-mémoire De Jean-Claude Carrière Avec Sandrine Bonnaire et Pascal Gréggory Mise en scène de Stanislas Chollat A partir du 25 mars 2014 Tarifs : de 15 à 39€ Réservation au 01 46 06 49 24 Théâtre de l’Atellier |
A partir du 25 mars 2014
Si « L’aide-mémoire » de Jean-Claude Carrière est sans cesse monté depuis sa création en 1968 au Théâtre de l’Atelier, c’est que cette pièce savoureuse mêle légèreté, humour et absurde pour raconter comment une jeune femme prend au piège un séducteur invétéré. Pourtant, ici, elle ne fonctionne pas. Cette femme, inconnue de lui, débarque chez lui sous un faux prétexte et réussit à y rester coûte que coûte… à cet homme. Menteuse hors pair, elle s’immisce dans son intimité, fouille les moindres recoins de son appartement, jusqu’à trouver un « aide-mémoire », véritable tableau de chasse d’un Don Juan qui y note tout sur ses conquêtes. Un beau jour (le texte n’induit aucune notion de temps), notre homme est bien ferré. C’est le moment pour la belle de lui faire croire qu’elle va partir… Entre ce maniaque de l’ordre et du boulot et cette bordélique si désinvolte, la pièce repose sur le contraste entre les personnages et les rapports de force qui en découlent. Son intérêt tire donc obligatoirement son dynamisme d’une interprétation toute en nuances. Créée par Delphine Seyrig et Henri Garcin à l’Atelier, jouée ensuite par de sacrés couples (Caroline Cellier et André Dussolier, Fanny Ardant et Bernard Giraudeau, Jane Birkin et Pierre Arditi…), elle a aujourd’hui deux interprètes de choix : Sandrine Bonnaire et Pascal Greggory. J’adore Sandrine Bonnaire, cette actrice sensible, et sais que Pascal Greggory est capable d’excellence dans le drame comme dans le rire. Mais force est de constater que la mayonnaise ne prend pas, laissant apparaître la fragilité du texte. S’agit-il d’une incompatibilité d’humeur entre les deux comédiens ? Ou simplement d’une très mauvaise direction d’acteurs ? Toujours est-il que Pascal Greggory peine à assurer un minimum quand Sandrine Bonnaire, qui semble heureuse d’être sur scène certes, ne nous offre pas le plaisir de la voir nous intriguer. La mise en scène de Ladislas Chollat est, quant à elle, on ne peut plus mystérieuse : pourquoi cet immense dressing avec 3 costumes qui se battent en duel ? Pourquoi ces pénombres interminables pour si peu de changement de décor?… Et surtout pourquoi ne pas avoir travaillé sur les intentions des personnages et la direction des interprètes en ce sens ? Résultat, on sort avec un sentiment de platitude vraiment regrettable ! Caroline Fabre |
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