La vie rêvée des profs
De et par Les Soirées Plaisantes : Mustapha Benaib, Louise Coldefy, Johann Cuny, Guarani Feitosa, Roman Kossowsi, Julien Lecannelier et Solène Rossignol
Depuis le 14 février 2014 Du mercredi au samedi à 21h, et le dimanche à 18h
Tarifs : De 10 à 30€
Réservations au 01 85 08 09 50
Théâtre La Boussole 29, rue de Dunkerque 75010 Paris M°Gare du Nord
www.theatrelaboussole.com
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Depuis le 14 février 2014
Qui, élève ou parent, n’a pas eu l’envie de savoir ce qui se disait au cours des réunions de professeurs ? Eh bien la Compagnie Les Soirées Plaisantes nous en donne l’occasion… et c’est pas triste !
Présenté sur 30 mn lors du festival Mises en Capsules au Ciné 13 Théâtre, ce spectacle a été écrit à base d’improvisation par Moustafa Benaïbout, Louise Coldefy, Johann Cuny, Guarani Feitosa, Roman Kossowski, Julien Lecannellier et Solène Rossignol, issus du Conservatoire de la Classe Libre et du Studio-Théâtre d’Asnières, aussi déjantés que très bons comédiens.
Cette toute jeune compagnie inaugure La Boussole, un nouveau lieu à l’esthétique recherchée et installé en face de la Gare du Nord, en lieu et place d’un ancien cinéma. Un contretemps a malheureusement empêché l’arrivée des fauteuils, remplacés in extremis, et temporairement, par des chaises cependant confortables. A la rentrée prochaine, le théâtre devait compter deux salles.
Sur le plateau, de belle envergure, la salle des profs, sommaire, du collège Pablo Neruda de Sucy-en-Brie. Le proviseur et six enseignants font leur pré-rentrée. Quelques sujets du jour ? L’accueil d’un nouveau collègue venu du Brésil, le retour d’une autre après une longue dépression (mais elle n’a pas l’air d’aller très fort malgré tout !) et une commande de critériums problématique : avec ou sans gomme ?). Bien entendu, ça va vite dévier et même déraper !
Les premiers instants, dédiés aux retrouvailles et à la découverte d’un nouveau collègue, ne font oublier à personne les inimitiés d’antan, tout comme chacun ne peut non plus longtemps refréner ses tics ni refouler ses failles et ses névroses. S’ensuivent alors des moments impayables où l’un revisite ses rêves, l’autre ses cauchemars, un troisième s’évade dans ses fantasmes, le proviseur s’imaginant quant à lui recevoir, enfin !, un prix littéraire, quand d’aucun tente une parade amoureuse… le tout dans une écoute et une bienveillance toutes relatives, voire factices, mais parfaitement réalistes.
Ce petit monde s’agite apparemment dans tous les sens. Mais, grâce à la parfaite définition de tous les protagonistes, à un jeu serré et à une construction sans faille, ce spectacle est une vraie réussite. Il faut dire que le thème sous-jacent, l’individualisme au sein d’un élément en principe rassembleur (ici enseignement mais ce pourrait être de nombreuses autres professions comme la politique) fait des ravages… pour notre plus grand plaisir.
Bien sûr, le spectacle exploite nombre de caricatures et clichés, mais c’est tellement bien amené et joué que seul le résultat compte : on est surpris par la forme et par le fond… et on rit ! Que demander de plus ?
Caroline Fabre
[Photos : Alejandro Guerrero et Fabienne Rappeneau]
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