Bash de Neil LaBute au Théâtre 14 avec Sarah Biasini et Benoît Solès : un spectacle coup de poing !
Bash Mise en scène de Gilbert Pascal Avec Sarah Biasini et Benoît Solès Jusqu’au 26 avril 2014 Réservation au 01 45 45 49 77 Théâtre 14 |
Jusqu’au 26 avril 2014 « Bash » se compose de trois récits, inspirés de tragédies grecques ou bibliques. Ils nous donnent à entendre ici trois confessions de gens ordinaires qui, un jour, ont été amenés à tuer. Parce que leurs actes sont restés impunis, ils doivent composer avec leur conscience. Non seulement cette œuvre est forte mais elle est portée par les bouleversants Sarah Biasini et Benoît Solès. Le cinéaste-dramaturge américain Neil LaBute nous entraîne, comme pris de vertige, dans un monde où la solitude, le manque de références et la perte des illusions régissent des êtres qui confondent responsabilité et destinée. Ils semblent sans morale et pourtant, ils sont empreints d’humanité. Bravo aussi à l’adaptation signée Pierre Laville. Une plume nette et percutante et des mots collant à la réalité nous font entrer de plain-pied dans l’intimité des personnages. Car nous sommes, nous spectateurs, le réceptacle de la culpabilité -relative- des personnages. Aussi, difficile, voire impossible de les rejeter. Au contraire, on entre en empathie avec eux, même si l’horreur de leur acte est bien réelle. On comprend à tel point comment leur vie a basculé que l’on est, parfois, à deux doigts de les absoudre. Pourtant, entre vengeance implacable, infanticide et crime gratuit, notre morale est forcément ébranlée. Mais il est évident que l’on se demande « ne pourrais-je pas moi aussi pour telle ou telle raison commettre l’irréparable ? ». Il faut dire que l’interprétation est remarquable. La gracieuse Sarah Biasini, confondante de naturel, rend à merveille les paradoxes d’une personnalité. Oui, la fille de Romy Schneider est aujourd’hui une comédienne accomplie ! Benoît Solès est, une fois encore, d’une intense sobriété et d’une justesse remarquable. Ici, il est époustouflant. Tous deux campent des monstres aussi fascinants que bouleversants et donc particulièrement perturbants. Bravo enfin à la mise en scène de Gilbert Pascal. Son tact et son épure rendent les récits de ces « violences ordinaires » encore plus déstabilisants. A voir absolument ! Caroline Fabre |
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