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Le Chandelier – Lucernaire

5 mars 2010
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Le Chandelier - Lucernaire

Le Chandelier - Lucernaire::

 
Les deux amants vont alors mettre au point un stratagème qui leur permettra de continuer à cultiver leur légère volupté : utiliser un Chandelier, ce « grand garçon de bonne mine » qui « sert de paravent à tout ce qui ce passe sous le manteau de la cheminée. Si le mari est jaloux, c’est de lui ». C’est sans compter sur l’admiration et la fidélité sans bornes que le jeune et innocent Fortunio sera capable de déployer pour attirer à lui le cœur tendre de la belle et inaccessible Jacqueline.

Le Théâtre Rouge du Lucernaire accueille une mise en scène qui, bien que chaleureuse, ne contient rien qui n’ait son utilité et se réduit à un minimum mobilier : lourds rideaux noirs et rouge dans le fond, propre aux dissimulations et quiproquos, un piano qui servira de support
musical – et bien d’autres choses – et quelques tabourets. Rien de trop dans cette pièce où tous les sens sont pourtant réquisitionnés pour jouir du divertissement : une pièce du plaisir où la morale s’efface derrière l’hédonisme et le stratagème, pour être enfin remplacé par la haute valeur de l’amour, presque au sens courtois du terme, que l’on retrouve un peu dans la personne de Fortunio.

La virtuosité et la générosité des comédiens est complétée par un mouvement presque chorégraphique qui leur fait utiliser l’espace d’une manière agréable : l’expression corporelle soutient à la perfection un texte déjà naturellement enlevé et enjoué. Marie Plouviez, dans son rôle de jeune fille ingénue et irrésistible, porte à merveille son petit monde masculin composé d’un mari jaloux, d’un amant survolté et d’un jeune homme amoureux. Le jeu est franc, simple et juste, et les costumes, fidèles, permettent une immixtion directe du spectateur dans le siècle de Musset.

Cette comédie romantique est teintée de farce, de musique et de danse, et l’on y retrouve simplement ce qu’on aime dans le théâtre : un moment d’évasion, une proximité avec la scène et le plaisir de mobiliser tous ses sens pour  apprécier un verbe aussi limpide que celui de Musset.

Sophie Thirion

Le Chandelier

D’après Alfred de Musset

Mise en scène de Marie Claude Morlant

Avec Marie Plouviez, Bertrand Farge, Johannes Oliver Hamm et Ludovic Perez

Jusqu’au 4 avril 2010
Du mardi au samedi à 21h30
Le dimanche à 15h

Plein tarif : 30 euros // Tarif réduit (seniors) : 20 euros
Tarif réduit (-26 ans/chômeurs) : 15 euros // Enfant : 10 euros

Théâtre Lucernaire
53, rue Notre Dame des Champs
75006 Paris
M° Notre Dame des Champs 

www.lucernaire.fr

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