0 Shares 4428 Views

L’Illusion Conjugale – Théâtre Tristan Bernard

25 octobre 2009
4428 Vues
8506_15A

 

« Il y avait zéro conséquence puisque que je n’avais pas l’intention de te le dire ». Avec ses dits et ses non-dits, le thème de l’infidélité et de l’adultère, L’Illusion Conjugale aurait pu être une énième comédie sur le désenchantement du mariage. Mais si elle en reprend certains codes, elle ne s’en contente pas et les dépasse pour offrir au public près d’1h30 de bons mots et de rires.

Cette nouvelle comédie d’Éric Assous, scénariste notamment des Randonneurs, nous plonge dans la vie d’un couple aisé et dans leur quotidien que l’on imagine triste et sans grand intérêt. Un tableau préliminaire qui pourrait être celui d’une pièce de Georges Feydeau, impression confortée par l’articulation et l’évolution de l’intrigue qui rappellent à plusieurs moments certaines pièces du dramaturge français.

Verve et énergie

À peine une journée, tel est le laps de temps qui s’écoule entre le lever de rideau et l’extinction finale des lumières. Ce resserrement temporel explique l’absence de temps mort : le contexte est posé dès la première phrase et sa trame dès les premiers échanges. Le spectateur n’a nullement le temps de reprendre son souffle tant les répliques s’enchaînent avec énergie et verve. Trois scènes, trois moments distincts de la journée où les trois personnages de la pièce sont toujours présents, directement ou indirectement. Trois, comme autant de côtés d’un triangle. Un triangle amoureux ? Le suspense, parfaitement maitrisé, laisse planer le doute tout au long de la pièce.

Mauvaise foi et cynisme sont au rendez-vous de cette comédie menée par un trio d’acteurs dont la justesse de ton est frappante. Isabelle Gélinas et Jean-Luc Moreau qui jouent les époux en souffrance parviennent à merveille à incarner cette femme et cet homme qui n’ont en apparence que faire des aventures de l’autre. Elle est parfaite dans son jeu de femme mutine et quelque peu manipulatrice tandis qu’il est brillant dans son rôle d’époux innocemment coupable qui se pose en victime. « Que tu le veuilles ou non, le mariage nous rend propriétaires ! On s’appartient ! Tu m’appartiens et je t’appartiens. Et quand une tierce personne se glisse entre nous, alors oui, il y a effraction ». À ces deux comédiens vient s’adjoindre José Paul, le meilleur ami fraichement divorcé, qui apporte à la pièce la dose nécessaire de tristesse, d’incompréhension, et peut-être de morale.

L’Illusion Conjugale
revisite donc le thème de l’infidélité et habille cette dernière d’un costume fait de gravité et d’humour, d’âpreté et de finesse, de mordant et de justesse. Jubilatoire, forcément jubilatoire.

Solène Zores

L’Illusion Conjugale

De Eric Assous
Mise en scène parJean-Luc Moreau
Avec Isabelle Gélinas Jeanne, Jean-Luc Moreau Maxime et José Paul Claude

Jusqu’au 3 juillet 2010
Du mardi au samedi à 21h 
Samedi à 18h

Théâtre Tristan Bernard
64, rue du Rocher
75008 Paris

www.theatretristanbernard.fr

La pièce est reprise, du 23 mars au 30 juin 2011, au Théâtre de l’Œuvre

[Visuel :  © Éric Devert]

Articles liés

MINIATURE : l’expo événement pour les 10 ans de la Galerie Artistik Rezo
Agenda
197 vues

MINIATURE : l’expo événement pour les 10 ans de la Galerie Artistik Rezo

La galerie Artistik Rezo et FIGURE s’associent pour présenter la troisième édition de l’exposition MINIATURE : un événement unique en son genre à l’occasion des 10 ans de la galerie. Cette édition réunit plus de 80 artistes français et...

Justice livre un show explosif et festif à l’Accor Arena de Paris Bercy
Musique
1165 vues

Justice livre un show explosif et festif à l’Accor Arena de Paris Bercy

Ce mardi 17 novembre 2024, après une première partie orchestrée par Pedro Winter, boss du label Ed Banger, Justice a électrisé une salle pleine à craquer, première date des deux soirées prévues à Paris, chez eux, à domicile. La...

Marion Mezadorian pète les plombs au Théâtre Victor Hugo
Agenda
124 vues

Marion Mezadorian pète les plombs au Théâtre Victor Hugo

Avec son précédent “one woman show”, Pépites, Marion Mezadorian a défrayé la chronique. Dans la même veine, celle d’une performance scénique où l’humour le dispute à l’émotion, cette nouvelle création donne la parole à celles et ceux qui craquent...