Têtes de lard : une comédie pas commode au Café de la Gare
Têtes de lard De Bernard Fructus Mise en scène de Tim Remis Avec Morgane Bontemps, Carole Massana, Timothée Manesse et Loïc Legendre Jusqu’en décembre 2014 Lundi et mardi à 20h30 Tarif : 24 € Réservation en ligne Durée : 90 min. Café de la Gare M° Rambuteau |
Jusqu’en décembre 2014
Tête de lard toi-même ! Cette comédie dramatique de Bernard Fructus dénote avec le théâtre comique que l’on vient voir au Café de la Gare d’habitude. Autant le dire tout de suite, on voit mal comment cette pièce mise en scène par le clownesque Tim Remis pourrait ne pas marcher. Les ingrédients du succès sont là. Le scénario est bien ficelé, avec une intrigue simple : à quelle sauce Raoul, cochon de 412 kilos, va-t-il être mangé par son propriétaire ? Un jeune boucher fougueux, fier à l’idée de pouvoir accomplir quelque chose dans sa vie. C’est sur cette première scène, apparemment paisible, que s’ouvrent les rideaux. Mais tout à coup, le public sursaute. Sueur garantie et exercice de composition réussi. Un mastodonte rose ultra-réaliste vient cogner contre le décor et grogner à notre oreille. Du jamais vu. Du côté des humains, en revanche, tout est gris. Ils soignent leur névrose comme ils le peuvent. En fait, ce n’est pas une pièce de théâtre, c’est une tranche de vie. Ce sont la maladresse et la lâcheté humaines qui sont ici données en spectacle. Ce sont les maux de la campagne et les mots des gens rustres qui nous éclatent au visage. Parfois, un malaise traverse la salle lorsque les acteurs hurlent, s’embrassent avec fougue, fondent en sanglots ou se déchirent. On donne notre préférence, en toute subjectivité, au rôle de la mère, Léone, interprétée par Carole Massana. Tyrannique mais aimante, grincheuse et vieille France, elle nous fait rire du début à la fin. Mais c’est aussi Morgane Bontemps, Timothée Manesse et Loïc Legendre, la distribution tout entière, qui portent cette pièce vers l’humour souvent noir, parfois saignant, toujours grinçant. On en ressort sonnés. Quand on demande à l’auteur Bernard Fructus de décrire son texte, un seul mot lui vient à l’esprit : “boucherie”. Au sens propre comme au figuré, vous l’aurez compris… Il termine, malicieux : “C’est une comédie pas commode. Le mieux, c’est de venir la voir.” |
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