Teshigawara et six ondistes, en création à Chaillot
Flexible silence De Saburo Teshigawara Du 23 février au 3 mars 2017 Tarifs : 8 € / 35 € Jours de silence Le 25 février 2017 Tarifs : 12 € / 18 € Réservation en ligne Durée : 1h40 Chaillot – Théâtre national de la danse M° Trocadéro |
Du 23 février au 3 mars 2017 Sa danse incarne l’âme japonaise, liée aux éléments dans un esprit résolument contemporain. Chez Saburo Teshigawara, le corps du danseur se confond avec les éléments, effaçant la frontière entre l’air et la chair. Flexible silence, sa création mondiale à Chaillot, est une aventure chorégraphique et musicale. Teshigawara convoque harmonie et parité entre danseurs, musiciens de l’Ensemble Intercontemporain et six ondistes ! Mais quels ondistes ? Flexible silence : peut-on tordre le silence ? Peut-on l’étirer ? Le compresser ? Quand Teshigawara aborde un nouveau sujet, la musique devient un espace fluide et flottant, un élément naturel. La danse crée un monde où rien n’est plus flexible que le corps de ce chorégraphe et danseur de renommée mondiale au style presque immatériel, unique et inimitable. La danse de Teshigawara, comme toujours en compagnie de sa partenaire Rihoko Sato, parle de transformation et de possibles, par le lien entre l’homme et la nature. C’est une danse au fusain, où le corps frôle l’effacement et défie, en creux, les lois de la physique. Mais contrairement aux acrobates et leur force musculaire, le Japonais cherche la transformation à l’intérieur de lui-même. Deux compositeurs majeurs Dans Flexible silence, la danse provoque la rencontre des univers de deux compositeurs majeurs, Toru Takemitsu et Olivier Messiaen. L’un étant japonais et l’autre français, leurs œuvres sont mises en harmonie pour incarner la fusion des hémisphères telle que Teshigawara la vit au quotidien. Son regard sur Messiaen se situe au-delà des frontières entre les disciplines artistiques : “Messiaen offre à l’écoute un nouveau sens du temps. La musique est une sculpture qui naît sur place, ne cesse de se déplacer et de disparaître.” Takemitsu en personne n’a cessé de l’admirer et de s’inspirer de lui. Les six ondistes viennent du Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris avec leurs Ondes Martenot, invention française qui s’apprête à fêter son premier centenaire. Ensemble, les deux formations interprètent les œuvres de Messiaen et Takemitsu. Chez les deux, Teshigawara est attiré par la pureté de leurs univers musicaux : “La musique de Takemitsu est un monde de sons unique qui ressemble à la rencontre de l’air et de la nature. Il y a quelque chose de physique chez lui. Cette clarté instable dans son œuvre est un guide pour ma danse.” C’est pourquoi il invite sur le plateau les instruments classiques comme alto, harpe, clarinette, piano ou flûte pour dialoguer avec un sextuor d’Ondes Martenot. Les Ondes Martenot Avec ses sonorités mystérieuses et uniques, cet instrument pionnier de la musique électronique, inventé à partir du grésillement de la TSF pendant la Première Guerre mondiale par le caporal français Maurice Martenot, a inspiré de nombreux compositeurs, d’Arthur Honegger à Darius Milhaud ou, justement, Olivier Messiaen. Mais cet instrument qui n’a cessé d’évoluer jusqu’à l’arrêt de sa fabrication en 1988, est également présent dans des chansons de Brel, Piaf, Ferré, Lapointe et Ferrat, ainsi que chez des vedettes de la variété plus actuelle et internationale comme Tom Waits, Vanessa Paradis, Yael Naim, Marianne Faithful, Arthur H, Noir Désir et tant d’autres. La philosophie du silence Flexible silence : pour Teshigawara, se silence est un univers sonore bien vivant. Le corps du danseur n’est jamais totalement silencieux, même pas dans l’immobilité absolue. Et en musique, “le silence n’existe que grâce au public. Quand nous répétons en studio et que j’éteins le son, ça ne signifie rien. C’est en situation de spectacle que le silence devient un langage”. Pas étonnant alors que Teshigawara s’associe aussi à la série Jours de silence, initiée par Dominique Dupuy et Chaillot-Théâtre national de la danse, des journées qui réunissent performances chorégraphiques, ateliers de danse et réflexion philosophique au sujet de cette matière précieuse qui fait tant défaut dans nos vies actuelles : le silence, justement. Chaque participant peut s’inscrire aux activités de son choix et tout le monde est le bienvenu. Pas besoin d’être danseur. Avec Teshigawara, ce sera le 25 février. Le matin, des ateliers de pratique adaptés aux adultes de tous niveaux de 16 à 65 ans seront animés par Dominique Dupuy, Paola Piccolo, Philippe Ducou et Wu Zheng. Thomas Hahn [Photo 1 © Karas / Photo 2 © Kotaro Nemoto / Photo 3 © Akihito Abe] |
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