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Suresnes cités danse 2014 – Théâtre Jean Vilar

7 janvier 2014
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Suresnes cités danse 2014 - Théâtre Jean Vilar

Suresnes cités danse 2014

Du 10 janvier au 2 février 2014

Programmation complète et infos pratiques :
http://www.suresnescitesdanse2014.com

Théâtre Jean Vilar
16, place Stalingrad
92150 Suresnes

www.theatre-suresnes.fr
 

Du 10 janvier au 2 février 2014

La grisaille du mois de janvier n’a rien de fatidique. Il existe un lieu haut en couleurs, où le Hip Hop croise tous les imaginaires et tous les univers de la danse et de la musique. La 22ème édition du festival Suresnes cités danse est placée sous le signe du conte et du merveilleux.

En ouverture, c’est Laura Scozzi, italienne à souhait, qui envoie Barbe-Neige et les Sept Petits Cochons au bois dormant. Pour quoi faire? Pour le réveiller, le faire sursauter, le secouer, l’agiter et le faire rire, des racines aux cimes. Evidemment. Le moins qu’on puisse dire est que Scozzi est la saltimbanque du paysage chorégraphique. Ses farces grotesques et hilarantes ont déjà égayé plusieurs éditions à Suresnes. Par ailleurs, quand elle est venue une fois, elle revient à la charge juste après, comme à Suresnes en 2000/2001 et de nouveau en ce moment, quand elle se moque des conte de fées avec la « grande » version de son spectacle tout public de 2012, où déjà les animaux et autres personnages de conte se jouaient des tours. Ours blanc, cochon, abeille et la petite fille, bien sûr. Il faut bien quelqu’un à qui la forêt pose quelques énigmes. Scozzi a étudié le théâtre et le mime (école Marceau), après un cursus universitaire en photographie et sociologie.

Barbe-Neige et les Sept Petits Cochons au bois dormant ©Marie CousinQuand elle s’attaque à l’univers des Frères Grimm, elle n’y va donc pas à la manière du Petit Chaperon Rouge. Elle sait où elle met le pied: en plein dedans. Les contes sont un reflet de l’inconscient et de nos rêves érotiques. Ils font peur, ils font vibrer, mais ils ne font pas rire. C’est pourquoi Scozzi les amène sur le terrain du burlesque. Certains interprètes seront visibles, d’autres non, étant donné que les costumes d’animaux ne sont pas toujours transparents. Pourtant il y a là une brochette de danseurs de premier plan, dont John Degois ou Céline Lefèvre qui sont eux-mêmes chorégraphes, ou Karla Pollux qu’on connaît de la compagnie Montalvo-Hervieu.

Si Scozzi a aussi chorégraphié le Ballet de l’Opéra de Paris et a choisi la musique classique (Paganini!), le Hip Hop est bien en pointe pour déferler sur la musique de Casse-Noisette de Tchaïkovski. La partition envolée et l’argument féerique servent à merveille le dynamisme de la danse urbaine, et inversement, bien sûr! En clôture de festival, son directeur Olivier Meyer a donc choisi Un Casse-noisette dans la version chorégraphique de Bouba Landrille Tchouda. Il se peut que Piotr Illitch ait composé, il y a presque 125 ans, l’une des meilleures partitions pour le Hip Hop qui soient. En breakdance, le ballet se fait moins narratif, plus envolé et plus proche de l’esprit de la petite Clara.

Entre les deux, on verra au festival aussi la meilleure création Hip Hop de la saison 2012/13, à savoir Roots de Kader Attou. Cette pièce exclusivement masculine est aussi virtuose que poétique, à la manière des tableaux de Magritte, et retrace l’évolution du Hip Hop, de la Old School à la New School. Un régal!

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Autre « boys-band », les Soweto’s Finest! On retrouve ici ces danseurs de Sbuja vus au Festival d’automne, au Musée du Quai Branly, où ils étaient dirigés plutôt façon nouvelle cuisine par Mamela Nyamza. A Suresnes on pourra découvrir comment ils conçoivent eux-mêmes leur danse, sans intervention d’une chorégraphe associée. Alors, costume, baskets ou les deux ? Car on nous dit que le mot de sbuja vient d’une façon de jouer avec la langue française, plus précisément avec le mot de bourgeois. Chez eux, ces danseurs sont en quelque sorte les jeunes frères des Swankas, les pendants sud-africains des ambianceurs d’Afrique centrale. Tout ça est loin d’Europe, mais pour les voir au Théâtre Jean Vilar, on prend tout simplement la navette, place de l’Etoile. Le trajet de l’Arc de Triomphe à Suresnes est gratuit et prend vingt minutes.

Thomas Hahn


[Visuels : Suresnes cités danse 2014 // Barbe-Neige et les Sept Petits Cochons au bois dormant ©Marie Cousin] 

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