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Rodolphe Corrion

22 juillet 2009
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Pour Rodolphe Corrion, l’envie de faire du théâtre lui est venue d’un coup, à la suite d’un atelier auquel il a participé au collège. « C’est aussi par défaut que je fais du théâtre, plaisante-t-il. J’aurais été incapable de faire quoi que ce soit d’autre ». Mais cette activité est véritablement devenue un besoin, une nécessité. Il entame alors une licence de théâtre puis suit plus concrètement une formation de comédien, d’abord en passant par les cours Florent, puis à l’Ecole Charles Dullin à partir de 2003. Mais rapidement, il se rend compte qu’il n’a plus envie de jouer. Ce qu’il veut, c’est mettre en scène.

 

La Compagie du Théâtre de l’Epopée.
C’est son professeur à l’Ecole Charles Dullin, Bernard Pigot, qui l’a aidé dans cette voie. Mais en tant que metteur en scène, il ne trouvait pas de travail, on ne lui proposait rien. Il décide alors de créer sa propre compagnie, avec des élèves de l’école, en février 2007. Comme ils se connaissent tous très bien, le Théâtre de l’Epopée est riche d’une puissante dynamique interne et d’une grande cohésion de groupe. C’est la raison pour laquelle ils ont choisi Après la pluie de Sergi Belbel comme premier spectacle : tous les personnages sont sur un pied d’égalité, la pièce repose donc essentiellement sur un travail de groupe. Comme Rodolphe Corrion connaît très bien ses comédiens, il sait parfaitement à qui il doit attribuer quel rôle. « Cela me permet de laisser une grande liberté de jeu aux acteurs » précise-t-il. Finalement, le projet de la compagnie, c’est surtout de créer une famille du théâtre. C’est d’eux, du groupe soudé qu’ils forment que part le moteur, l’énergie principale.

 

Un théâtre d’art.

Cette énergie, Rodolphe Corrion veut la placer au service d’un théâtre d’art. « Nous cherchons à conserver un certain esprit du théâtre, explique-t-il, il s’agit de toujours avoir en tête que c’est un spectacle que l’on monte, un spectacle qui doit raconter une histoire aux gens et leur faire passer des émotions et non pas une marchandise, ce qui peut être le piège pour une compagnie qui débute ». La compagnie cherche à défendre avant tout un texte, un propos, des idées et pas seulement à donner un divertissement.

 

Si la primauté va au groupe, Rodolphe Corrion entend également faire un travail plus intimiste au sein de la compagnie en montant quelques projets à deux ou en petits groupes. L’idée est alors plutôt de faire un retour aux mots, de travailler plus au cœur du texte.

 

Quelles sont vos racines réelles ou imaginaires ?
– L’épopée homérique, qui nous dit d’où l’on vient et où l’on va.

 

En quoi aimeriez-vous vous réincarner ?
– En eau.

 

Existe-t-il un espace qui vous inspire ?
– Potentiellement, tous les espaces m’inspirent, tout est espace de théâtre.

 

Croyez-vous en l’existence d’un mot, d’un son, d’une image, d’un geste absolu ?
– L’acte de rire lui-même (et non ce qui le provoque), comme quelque chose sur quoi on ne peut pas revenir

 

Quelles sont vos obsessions et comment nourrissent-elles votre travail ?
– Essayer de comprendre la contradiction humaine. On est toujours plusieurs choses, on n’est jamais toujours satisfait. C’est de cela que parle le théâtre : l’exploration de la contradiction humaine.

 

Chloé Goudenhooft

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