Rencontre avec Frédéric Chinzi, metteur en scène et comédien de l’association du Théâtre du Carton Pâte à Eysines
Depuis de nombreuses années, Frédéric Chinzi, met tout en œuvre pour monter des spectacles de qualité, autour de thèmes différents, avec ses élèves, petits ou grands.
Comment décrirais-tu ton métier ?
Quand on parle de mise en scène ; il s’agit simplement d’appuyer le propos de l’auteur dans l’espace, de trouver la symbolique non verbale de manière à consolider sa ligne dramaturgique dans un contexte choisi. La mise en scène s’appuie sur deux axes, qui selon moi, sont indispensables à sa pertinence : la direction de jeu des artistes et la scénographie. Je suis également comédien, totalement complémentaire à la mise en scène où je trouve un champ de liberté, de lâcher prise mais où je me sens aussi comme un instrument de musique qui doit servir la partition dans la plus grande justesse.
Mettre en scène un spectacle, c’est compliqué ?
Il est nécessaire de comprendre le message de l’auteur, de clarifier la ligne dramaturgique de la pièce, tout en digérant le texte, pour se l’approprier et pouvoir créer sa propre traduction du propos, sans le dénaturer. La mise en scène globale découle de cette analyse préalable. Parfois tout coule de source, parfois non…
Qu’est-ce qui te plaît le plus dans ce métier ?
Je dirais que ce qui m’anime avant tout, c’est le contact humain, qu’il soit direct avec les collaborateurs du projet (auteur, artistes et techniciens) ou indirect avec le public. Essayer de se retrouver sur cette partition commune et de s’accorder pour jouer la pièce la plus juste et la plus harmonieuse, en apportant, chacun dans notre domaine, notre touche personnelle qui la rendra unique. La plus belle des récompenses est de voir briller les yeux des spectateurs à la fin du spectacle, car je me sens comme un commandant de bord lors d’un voyage immobile, un assistant d’évasion hors du quotidien, le temps d’un spectacle.
Pourrais-tu expliquer les avantages et inconvénients à être metteur en scène ?
Évoluer dans un domaine artistique et culturel est en soi le plus beau des privilèges. Il est difficile de qualifier les avantages car c’est un choix de passionné qui agit en connaissance de cause. Un avantage, certainement, c’est le sentiment de liberté au quotidien, de ne pas être dans un métier “alimentaire”. Mais je suppose que c’est commun à tous ceux qui ont trouvé leur voie. Les inconvénients se résument à la précarité de notre statut, professionnelle comme sociétale et la difficulté d’orientation car la formation professionnelle et le formatage ne sont parfois pas très éloignés et le formatage c’est l’antithèse de notre métier.
Quelle est la principale qualité à avoir pour exercer ce métier ?
L’humilité sans aucun doute, avec tout ce qui en découle mais en conservant une bonne dose de confiance en soi.
Quel est ton parcours ? Qu’est-ce qui t’a fait aimer le théâtre ?
Comme Obélix, je suis tombé dans le théâtre petit, à 7 ans. Être sur scène et jouer a toujours été une évidence, un espace de liberté, un lieu de vibration intense. J’ai eu peu de soutien dans ma scolarité et dans ma famille et je me suis fait une raison mais après 5 ans loin des planches, à 23 ans c’est le théâtre qui m’a rattrapé. J’ai évolué dans le milieu associatif amateur pendant 5 ans de plus, découvrant la mise en scène, puis j’ai achevé une formation de terrain. J’ai découvert une réelle passion pour passer le relai, transmettre ma passion à travers la mise en scène et la direction de jeu qu’il serait plus approprié pour moi d’appeler l’orientation de jeu : j’indique le chemin, et le comédien garde sa liberté de mouvement dessus.
Vous pouvez retrouver toutes les informations de l’association sur le site Internet et sur leur compte Facebook
Propos recueillis par Julie Martin
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