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Voltaire Rousseau au Poche Montparnasse

17 juin 2014
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Voltaire Rousseau

De Jean-François Prévand

Mise en scène de Jean-Luc Moreau assisté d’Anne Poirier-Buisson

Avec Jean-Luc Moreau et Jean-Paul Farré

Décors : Nicolas Sire Lumières : Jacques Rouveyrollis assisté de Jessica Duclos
Costumes : Mathilde Penin

Jusqu’au 6 juillet 2014
Du mardi au samedi 19h, dimanche 17h30

Tarifs : de 10 à 30 €

Réservations :
01 45 44 50 21

Durée : 1h15

Théâtre de Poche Montparnasse
75, boulevard du Montparnasse 75014 Paris
M° Montparnasse- Bienvenüe

www.theatredepoche-montparnasse.com

 

Un lumineux rendez-vous dans un théâtre qui ne l’est pas moins avec deux esprits que défendent deux géants de la scène. Entrez dans ces Lumières avant le 6 juillet !

Ils se font face au Panthéon, comme pour se défier encore dans l’au-delà. Celui qui croyait au ciel, celui qui n’y croyait pas… L’anachorète et le mécréant. Rousseau, le rêveur solitaire, philosophe complexe, bipolaire, contradictoire, tourmenté, misanthrope pétri de mysticisme, rejetant en bloc la propriété, la culture et la connaissance, responsables de tous les maux sur terre. Voltaire, le jouisseur épicurien, fortuné, terrien, génie de son siècle et reconnu comme tel, anticlérical fanatique. Ils se sont haïs tendrement, aimés dans la détestation, avec pour unique terrain d’entente l’amour du verbe.

Lorsque débute ce formidable moment de théâtre, Rousseau ne contient plus sa colère face à un pamphlet anonyme qu’il vient de recevoir et qui le calomnie dans ce qu’il a de plus profond, de plus cher. Il se rend chez l’auguste hôte de Ferney pour lui soutirer des informations sur l’auteur de ce libelle dont il soupçonne fort qu’il s’agisse de Voltaire lui-même…

Une comédie humaine

C’est à un exercice de joutes verbales jubilatoires que nous convient Jean-Luc Moreau et Jean-Paul Farré, comédiens aguerris qui laissent ici exploser la passion de leur métier et le plaisir jouissif, sensuel de défendre un texte qu’on pourrait qualifier aisément de lumineux et pas seulement en référence à ce siècle qui en porte le substantif dérivé.

À cette langue soutenue, à ce dialogue fourni et redoutablement intelligent, pédagogique et d’une éclatante modernité s’agrège une drôlerie mordante qui renforce la fluidité de ce texte. Il ne s’agit donc pas d’un cours de philo, mais bien d’une comédie. Une comédie humaine qui porte le verbe haut tout en soulevant les grandes thématiques de l’Histoire, de la religion à la mort, de la pensée à la littérature. Un spectacle qui ne prend pas son spectateur pour un fat, lui offre à la fois à rire et à réfléchir. Les profs y ont amené des centaines d’élèves qui ont fortement contribué au triomphe mérité de ce duo hors pair. Ils jouent encore quelques semaines. Entrez dans ces Lumières !

Franck BORTELLE

[Photo : Brigitte Enguerand]

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