Petites histoires.com, un merveilleux voyage au cœur de nos rêves d’enfants.
C’est après avoir exploré des thèmes plus graves tels que l’exil, l’ennui ou encore le poids religieux que Kader Attou revient pour nous transporter cette fois-ci dans l’univers plus léger qu’est celui de l’enfance. Une légèreté qui néanmoins n’exclut pas une forte émotion que ces cinq danseurs d’une des compagnies phare du Hip Hop français rendent à merveille à travers une succession de saynètes. C’est largement inspiré des principes du court-métrage qui visent à raconter une histoire en un temps très court que Kader Attou a voulu nous conter ses souvenirs d’enfance.
C’est alors que s’enchainent ces petites histoires, qui sans se ressembler, nous révèlent toutes à l’enfant qui sommeille en nous et puisent dans les réminiscences de notre propre âge tendre.
Ainsi, des corps robustes des protagonistes émane une âme d’enfant toute en fragilité, innocence et espièglerie incroyablement bien rendue par la gestuelle incertaine voire penaude adoptée par les danseurs , qui plus loin feront preuve d’une maitrise à couper le souffle dans des envolées dansées, pour certaines gorgées d’énergie, et pour d’autres débordantes de lyrisme et d’émotion. Cette richesse rendue possible par une bande son aussi éclectique qu’inattendue vient bousculer les préjugés selon lesquels le Hip Hop ne serait fidèle qu’à sa musique éponyme. Bien loin de tout ceci c’est entre autres sur des airs de classique et d’opéra que les danseurs repoussent les barrières du genre et nous offrent des moments de pure grâce. De même, là où l’on pourrait attendre cette force revendicatrice pourtant chère au Hip Hop et malgré un ancrage dans l’actualité bel et bien présent, c’est la dimension poétique qui prévaut sur tout autre chose. C’est alors que même l’évocation d’une France populaire et prolétaire s’élève dans l’imaginaire inspiré du cinéma burlesque de Chaplin et on se réjouit que la revendication sociale abdique sous une force rêveuse et lyrique.
Apporter du rêve dans un monde qui en est de plus en plus dénué, retrouver son regard d’enfant et pénétrer dans le royaume fantastique de l’imaginaire c’est le pari réussi de Kader Attou. En humour ou en gravité, en légèreté ou en émotion, nous sommes transportés, happés dans l’univers touchant de ces petites histoires et c’est comme revenant d’un merveilleux voyage, le sourire aux lèvres, que nous quittons la salle.
Charlotte Finot
- 2 et 3 avril : Bonlieu Scène Nationale, Annecy
- 7 et 8 avril : théâtre des Salins, Martigues
- 10 avril : théâtre de Chartre
- 14 avril : théâtre de Saint Quentin
- 22 avril : Châteaurouge, Annemasse
- 24 avril : théâtre de Vénissieux
- 28 et 29 avril : théâtre de Privas
- 5 et 6 mai : théâtre de Nîmes
Articles liés
MINIATURE : l’expo événement pour les 10 ans de la Galerie Artistik Rezo
La galerie Artistik Rezo et FIGURE s’associent pour présenter la troisième édition de l’exposition MINIATURE : un événement unique en son genre à l’occasion des 10 ans de la galerie. Cette édition réunit plus de 80 artistes français et...
Justice livre un show explosif et festif à l’Accor Arena de Paris Bercy
Ce mardi 17 novembre 2024, après une première partie orchestrée par Pedro Winter, boss du label Ed Banger, Justice a électrisé une salle pleine à craquer, première date des deux soirées prévues à Paris, chez eux, à domicile. La...
Marion Mezadorian pète les plombs au Théâtre Victor Hugo
Avec son précédent “one woman show”, Pépites, Marion Mezadorian a défrayé la chronique. Dans la même veine, celle d’une performance scénique où l’humour le dispute à l’émotion, cette nouvelle création donne la parole à celles et ceux qui craquent...