Parfums d’Intimité
La critique :
Nous pénétrons dans une petite salle dans les combles du Théâtre des Variétés, espace confiné mais néanmoins convivial et intimiste. Assise au deuxième rang, j’observe le décor déjà installé sur la petite scène avant l’arrivée des acteurs : une table à écrire, un fauteuil en cuir, une bibliothèque et quelques tableaux…L’un des projecteurs s’allume et le faisceau se concentre sur Jean-Marc, (Renato Ribeiro) assis occupé à écrire. La pièce commence.
Soudain, un jeune homme déboule sur scène telle une tornade : il s’agit de Luc, ex-compagnon de Jean-Marc, et acteur nouvellement célèbre (Laurent Artufel). Le dialogue tarde à s’engager entre les deux personnages car Jean-Marc semble sur la défensive. Luc s’agite, tente de faire réagir son interlocuteur en évoquant les bons souvenirs du passé. Il est vif, fougueux et culotté . Les langues se délient pour laisser place à une véritable conversation où les secrets les plus enfouis resurgissent : le sentiment de vide de l’un, les regrets de l’autre… Les spectateurs entrent dans l’intimité de ces deux hommes, partagent leur joie, leurs souvenirs, leurs aspirations…Cependant cela ne prend pas.
La proximité avec les spectateurs est biaisée dès le départ car les comédiens ne vont pas au bout de leurs personnages, jouent trop vite, les répliques fusent mais manquent souvent de profondeur, si bien que l’on n’arrive pas à être véritablement touché ni par le lien qui jadis unissait les deux hommes, ni par leurs états d’âme, ni par leurs problèmes existentiels. Quelques moments émouvants ponctuent tout de même la pièce, notamment une scène vers la fin du spectacle où les acteurs parviennent à communiquer leur émotion. Une scène toute en simplicité, ce qui n’est malheureusement pas toujours le cas. En effet, les personnages, qui sont homosexuels, en jouent énormément. Cela fait parfois sourire mais les plaisanteries tendancieuses, le jeu maniéré et les clichés alourdissent inutilement la pièce et empêchent une fois de plus d’instaurer une proximité entre les deux acteurs et leur public. De plus, des longueurs se font parfois ressentir malgré l’énergie et la vivacité déployées par les protagonistes.
Bref, ce spectacle inégal ne vaut pas le détour, je n’ai pas été conquise par les parfums d’intimité censés se dégager de cette prestation, qui à l’instar de la pièce de Shakespeare, pourrait tout à fait s’intituler « Beaucoup de bruit pour rien »…
Audrey Laroque
Avec Renato Ribeiro et Laurent Artufel
Mise en scène de Christian Bordeleau
A partir du 22 Janvier 2009
Du Jeudi au Samedi à 21h30
Parfums d’Intimité de Michel Tremblay
Tel : 01 42 33 09 92 et www.theatre-des-varietes.fr
Théâtre des Variétés
7bd Montmartre
75002 Paris
Métro : Grands Boulevards
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