Bronx – Francis Huster – Théâtre des Bouffes Parisiens
Bronx, c’est aussi une pièce de théâtre absolument extraordinaire, mise en scène par Steve Suissa. Francis Huster campe 18 personnages dans un magnifique one-man show et nous entraîne dans les bas-fonds de ce quartier mal famé.
La mafia fascine, avec ses histoires, son organisation, ses parrains issus des quartiers populaires et pourtant aux destins hors du commun. L’histoire de Cologio dit « C » est universelle et dépeint le poids de l’éducation et des valeurs inculquées par les parents dès l’enfance. Fils d’un agent des transports new-yorkais qui a toujours refusé de se compromettre, il observe la vie de la rue depuis le perron de son immeuble et admire secrètement Sunny, le caïd du quartier. C’est un enfant de 9 ans dont le destin bascule le jour où il est témoin d’un meurtre perpétré par Sunny. Il ne dénoncera jamais le gangster ni à la police ni à son père. En signe de reconnaissance, Sunny va le protéger, assurer sa sécurité, et lui faire découvrir la face cachée et encore plus sombre du Bronx. Les années passent et « C » grandit auprès des malfrats, tiraillé entre les histoires du milieu mafieux et la vie de sa vraie famille…
Durant toute l’intrigue, « C » croise de nombreux personnages auprès desquels il s’affirme jusqu’à l’âge adulte, sans jamais tremper dans les affaires sordides. Le spectateur est ainsi tenu en haleine pendant plus d’une heure et quart par Francis Huster qui joue seul sur scène les 18 rôles. Il les interprète merveilleusement bien : tantôt Cologio à 9 ans puis à 17 ans, tantôt le père, ou encore Sunny et ses acolytes infiltrés dans la société, parfois les protagonistes des bandes rivales ou même Jane, celle qui « a passé le test…et a réussi ! ». Il navigue avec aisance du texte de l’un à l’autre. La difficulté dans son jeu de grand acteur est d’incarner chaque personnage en adaptant sa gestuelle et ses attitudes, sans toutefois changer de voix. Il reste lui-même, Cologio le narrateur, élégamment vêtu d’un costume noir, d’une chemise blanche et d’un manteau noir (Dior Homme, souliers Tod’s), avec la sobriété et l’allure classieuse que le cinéma et le théâtre prêtent aux affranchis de la mafia italienne.
La qualité du précieux texte est soulignée par une remarquable bande musicale évoquant les années 60-70 (Franck Sinatra, James Brown, Bobby Womack…), complétée par les bruits de la rue. Et le superbe décor attire le spectateur au fond d’une ruelle sombre éclairée du néon rouge de chez « Joey’s », au milieu des barriques en métal et des graffitis.
Dès les premiers instants de la pièce, du statut de spectateur on passe à celui de témoin pour partager les tensions du quartier racontées par « C » et plonger en eaux troubles. Mais la vision du héros est ponctuée de beaucoup d’humour et de pureté. Alors on rit souvent, on est émus et on a finalement du mal à sortir du jeu lorsque le rideau est tombé…. Quelle belle performance Monsieur Huster ! Et quelle humilité pour un acteur de votre envergure au moment où les applaudissements retentissent ! Bronx mérite vraiment de faire salle comble tous les soirs. (BIS !)
Alexandra Ferrero
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A découvrir sur Artistik Rezo :
– les meilleures pièces de théâtre – début 2012
Bronx
De Chazz Palminteri
Mise en scène de Steve Suissa
Avec Francis Huster
A partir de 11 janvier 2012
Mercredi, lundi, mardi à 20h30.
Vendredi à 19h. Samedi à 18h45
Dimanche à 18h
Relâches les 17 janvier et 23 janvier 2012
Tarifs : de 20 à 40€
Offre de lancement -40% : de 12 à 24€ (du 11 au 20 janvier inclus)
Réservation en ligne
Théâtre des Bouffes Parisiens
4, rue Monsigny
75002 Paris
M° Quatre-Septembre
www.bouffesparisiens.com
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