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Ondine de Jean Giraudoux – Jean Giraudoux – Théâtre du Nord-Ouest

2 février 2013
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Mise en scène par Diane de Segonzac dans le cadre de l’intégrale Jean Giraudoux, organisée par le Théâtre du Nord-Ouest, la pièce brille de tout son éclat. Crée il y a soixante-treize ans, le 4 mai 1939, elle n’a pas pris une ride. S’inscrivant dans la droite ligne de Nerval et d’Apollinaire, Giraudoux y décrit les amours naïfs d’Ondine, fille du Roi des Ondins, pour le turbulent chevalier Hans von Wittenstein zu Wittenstein. Simple, lipide, la prose y est poétique, savoureuse. Et c’est tout à l’honneur de Diane de Segonzac d’avoir su faire ressortir l’aspect profondément enfantin et mystique du conte originel.

Habituée des adaptations classiques (Le Songe, adapté de August Strindberg, Contes d’hiver de Grimm et Andersen, L’Exil de Henry de Montherlant, George Dandin de Molière, Les Joyeuses commères de Windsor de Shakespeare, etc.), la metteuse en scène a choisi un décor frugal, une interprétation directe qui laisse au texte toute la place de son envol. Alternant saillies comiques, phrases prosaïques et tirades lyriques, celui-ci se révèle une véritable gageure à adapter, mais Diane de Segonzac ne s’est pas privée de souligner l’aspect comique de certains personnages.

167407_10200298307005860_1414492512_nGrâce au chant puissant d’une sœur ondine, qui berce les spectateurs dans un flot puissant, la poésie naît d’elle-même, d’un coup.
Les comédiens y sont très à l’aise et très agréables à suivre au fil de ce périple amoureux. Clémentine Stepanoff incarne une Ondine adolescente, légère comme une plume, inconsciente, évanescente dans son orgueil d’amante. Jeff Espersansa, à l’autre bout du spectre, donne une vigueur insoupçonnée à l’insolent Hans von Wittenstrein zu Wittenstein, impétueux et tempétueux. Mention spéciale au fabuleux Valentin Terrer, qui par son maquillage, son costume et sa présence, fait jaillir un le Roi des Ondins hypnotique. Soulignons par ailleurs le comique d’Alain Rignault, dont le Chambellan amuse le public, durant un interlude rythmé (mise en abyme astucieuse de l’art de la mise en scène).
En ajoutant la qualité générale des costumes,  la rigueur de l’adaptation (la pièce ne compte pas moins de quarante-six personnages dans son intégralité) on peut dire que de ce défi, c’est la troupe entière qui sort victorieuse. Une jolie réussite.

Mathilde de Beaune

Actualités de Clémentine Stepanoff :
www.edith.stein-souslesignedelacroix.over-blog.com


Théâtre du Nord-Ouest
13, rue du Faubourg Montmartre
75009 Paris

theatredunordouest.com

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