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Olivier Meyer – Suresnes Cités Danse : “Je pense que Jean Vilar aurait été content!”

Clara Derancourt 24 janvier 2019
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Olivier Meyer (c) Didier Plowly

Du 11 janvier au 3 février prochain, le Théâtre de Suresnes-Jean Vilar organise la 27e édition de son Festival Suresnes Cités Danse qui fait vivre le meilleur de la danse des cités. Olivier Meyer, directeur du théâtre nous parle de ce festival en perpétuelle évolution.

Pouvez-vous nous dire quelques mots du Théâtre de Suresnes et de son projet artistique ?

C’est une programmation pluridisciplinaire qui accueille différentes formes artistiques : le théâtre, la musique, la danse et le cirque. Malgré des contraintes techniques et financières, nous arrivons à produire et diffuser des spectacles.

Pour la programmation théâtre, nous faisons vivre des textes contemporains et classiques au travers de mises en scène au service des auteurs. Nous essayons de donner à réfléchir et à divertir en visant une grande exigence artistique. En ce qui concerne la danse, nous provoquons des rencontres entre des chorégraphes et des danseurs. Nous ne nous limitons pas à la danse hip hop, puisque d’autres rendez-vous (danse classique, contemporaine) ont lieu en dehors du festival. Enfin, nous faisons vivre la musique à travers des concerts de musique classique (avec par exemple des orchestres symphoniques), mais aussi de jazz et parfois de chanson.

Dans quel contexte est né le festival Suresnes Cités Danse ? Quels objectifs remplit-il ?

En 1992, j’ai vu des danseurs de hip-hop dans un quartier de Montpellier qui m’ont beaucoup touché. Ils étaient désireux de montrer ce qu’ils savaient faire et de partager leur danse avec le public. Il y avait quelque chose de très beau et sincère. C’est à partir de ce moment que j’ai imaginé le festival, en provoquant des rencontres entre des danseurs/performeurs et des chorégraphes autour du hip-hop et d’autres formes de danse.

Au départ, j’ai beaucoup fait travailler des danseurs hip-hop avec des chorégraphes contemporains. Puis progressivement, toute une génération de chorégraphes issus du mouvement hip-hop sont apparus : Mourad Merzouki, Kader Attou, Farid Berki… Les danseurs sont devenus non seulement des performeurs, mais aussi des interprètes sensibles.

Cette année, c’est un spectacle commandé par le Théâtre de Suresnes qui va inaugurer cette édition du festival. De quoi s’agit-il ?

C’est le spectacle La Finale. J’avais envie d’un spectacle joyeux, libre et métissé, qui ouvre le champ de différentes formes de danses. J’ai fait appel à Josette Baïz, chorégraphe dont je connais le travail, ainsi qu’au compositeur Thierry Boulanger pour la musique. Cela donne un alliage artistique intéressant entre ces deux artistes et les interprètes, sélectionnés sur audition.

Quels seront les autres temps forts de cette 27e édition ?

La dernière production, Danser Casa, est un spectacle de deux danseurs et chorégraphes, Mourad Merzouki et Kader Attou. Ils étaient danseurs il y a 27 ans ici même, et sont maintenant devenus des chorégraphes très connus et de grand talent.

Danser Casa © Dan Aucante

Rencontres hip-hop est un autre événement important du festival qui combine trois pièces : un solo, un duo et une troupe de huit danseurs. Cela donne trois facettes différentes de cette danse.

Ce festival sensibilise les publics à la danse par le biais des spectacles, mais aussi des actions autour des spectacles. Pouvez-vous nous en dire plus ?

Le temps de la représentation est un temps d’écoute, de partage et d’observation pour les spectateurs. Il faut qu’en dehors puissent exister des temps d’échanges directs (bords de scène, rencontres…) entre les artistes et le public. Ces moments leurs permettent d’échanger leurs impressions, d’exprimer leurs sentiments.

En général, est-ce que le public du festival est plutôt jeune ?

Le public du festival mélange toutes les générations. Les productions de hip-hop peuvent être proches de la danse contemporaine, du cirque. Elles sont donc rendues accessibles à un très large public. Ce brassage n’est pas seulement visible en termes d’âges, mais aussi en termes d’origines. Je pense que Jean Vilar aurait été content !

En 2007, du festival est né le pôle Cités Danse Connexions. À quoi correspond-il ?

Le festival a lieu chaque année de janvier à février. C’est une période limitée. On a voulu que les danseurs et chorégraphes puissent avoir une maison qui les accompagne tout au long d’une année. Cités Danse Connexions a donc été créée pour les artistes de hip-hop souhaitant perfectionner leur art. Ce pôle dispose aussi d’un programme qui est attaché au festival puisque certains artistes, avec qui nous entretenons des liens privilégiés, s’y produisent.

Propos recueillis par Clara Derancourt

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