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Olga ma vache – Le Lucernaire

21 septembre 2011
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Roland Dubillard est inspiré par les vaches. Que ce soit dans Olga ma vache, nouvelle, ou Là où boivent les vaches, pièce radiophonique créée en 1970. L’homme croit au bucolique. Roland Dubillard ou l’écriture de la fuite : un subtil équilibre entre le limpide et le mystérieux, le cristallin et le grinçant.

Tout commence lorsque le narrateur visite un ami à la campagne, versé dans le portrait campagnard des Bos taurus, autrement dit les vaches. Et voilà que, sombre fatalité, notre visiteur tombe sous le charme diaphane d’une jeune génisse blanche et propre. Cela pourrait sembler malsain ou absurde, mais toute l’écriture de Dubillard est là : ce qui peut être, est. Des premiers émois sylvestres au retour à la ville, des premières déceptions à la fin inéluctable, la fraîcheur et la cruauté s’unissent dans un même cortège. Tendres et étranges dans la première partie, les mots atteignent le sublime par la suite. Patrick Coulais attrape le texte au bond, et clown triste, nous fait percevoir l’étrangeté inhérente à tout amour, à toute attraction. Durant une heure, il enchaîne les souvenirs, heureux ou pathétiques, d’une relation qui n’aurait pas du être.

Le texte est appuyé par la profondeur mélodique de Satie, joué ici par le violoniste Jean Leber (Gymnopédies, Gnossiennes, Préludes nazaréens). Ses interventions discrètes, fugaces, rappellent cet éloge de la fugue, l’écriture de Dubillard. Tout comme l’écrivain, Satie est l’homme de l’arythmie, du silence, de l’inattendu. Riche idée d’associer ces deux excentriques, Dubillard et sa vache, et Satie qui disait : « Plus je connais les hommes, plus j’admire les chiens. »

Sur cette scène de théâtre, lieu mystique où tout peut arriver, l’amour joue sa partition funèbre encore une fois. Loin du théâtre de l’absurde, qui systématise  les charnières grinçantes de la réalité, l’idylle prend vie et meurt, dans une atmosphère feutrée, sous le bruit de pas discret d’une vache foulant sa prairie.

Mathilde de Beaune

Olga ma Vache

Adapté de Roland Dubillard
Sur une musique d’Erik Satie

Mise en scène de Patrick Coulais et Maryvonne Schiltz
Avec Patrick Coulais
Violon : Jean Leber

Du 31 août au 19 octobre 2011
Du mardi au samedi à 19h
Tarifs : 25€, 20€ et 15 €

Théâtre du Lucernaire (salle Paradis)
53, rue Notre-Dame des Champs
75006 Paris

www.lucernaire.fr

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