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Nina – Théâtre Edouard VII

29 octobre 2013
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Nina - Théâtre Edouard VII

Nina - Theatre Edouard VII::

Le trio classique : la femme, son mari, son amant. Alors que l’amant se morfond dans une luxure bien cafardeuse avec un agenda inondé de rendez-vous galants, débarque le mari armé d’une grippe carabinée et d’un révolver et bien décidé à lui faire la peau. Devant l’aval de la future victime, l’assassin en devenir se prend d’affection pour ce briseur de ménages. Arrive l’épouse, Nina, belle femme au caractère bien trempé, qui va tenter de régler cette situation délicate.

Modèle du triangle amoureux, le texte d’André Roussin, malgré ses plus de soixante ans d’âge, se porte comme s’il sortait aujourd’hui de l’imagination d’un auteur inspiré. La dynamique du dialogue à laquelle s’agrège la drôlerie des situations constitue du pain béni pour des comédiens. Avec ces personnages, assez effarants d’infamie et de petitesse (ce qui accentue les ressorts comiques), Roussin brode un canevas de rebondissements, apanage du meilleur boulevard, mais sans vraiment prendre parti. Au fond, les laissant se dépêtrer dans leur mesquinerie, il se contente de les observer et, moins misogyne qu’un Guitry, auquel on pense forcément, il n’offre le beau rôle à personne.

Bernard Murat a su en revanche offrir à trois comédiens une partition assurée sans anicroche. En contrepoint d’une mise en scène archi classique avec un décor presque kitch, il dirige ses artistes avec beaucoup de finesse. Face aux deux François, Berléand parfait en cocu grippé et pusillanime et Vincentelli impérial de goujaterie, Mathilde Seigner surprend. Son phrasé résolument ancré dans son époque suffit à lui seul à franchir les décennies et conférer à l’ensemble de la pièce la modernité nécessaire. Dans le rôle-titre de femme dont la seule faiblesse est sa force, magnifiquement coiffée et habillée, elle régale à la fois de sa plastique largement mise en valeur et de cette faconde qui, décidément, n’est jamais mieux utilisée que lorsqu’elle joue… Un vrai divertissement noblement mené.

Franck Bortelle

Nina

D’André Roussin

Mise en scène de Bernard Murat asssité de Léa Moussy

Avec Mathilde Seigner, François Berléand et François Vincentelli, Michaël Rozen et Valentin de Carbonnières

Décor : Nicolas Sire // Musique : Benjamin Murat
Costumes : Carine Sarfati // Lumières : Laurent Castaings

Du mardi au samedi à 21h
Le samedi à 17h (sauf les samedis de décembre et le 4 janvier à 16h30)
Le dimanche à 15h30

Tarifs : 1ère cat. : 54€ // 2ème cat. : 48€ // 3ème cat. : 40€ // 4ème cat. : 29 € // 5ème cat. : 20€ 
Étudiants : 27€ // Jeunes, moins de 26 ans : 10€ (du mardi au jeudi dans la limite des places disponibles)

Réservation en ligne ou par téléphone au 01 47 42 59 92 // (+ 2,50 € de frais de réservation par place)

Durée : 1h30

Théâtre Edouard VII
10, place Edouard VII
75009 Paris
M° Madeleine ou Opéra

[Photo : Emmanuel Murat]

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