Monsieur K : le théâtre de l’absurde d’Amin Elsaleh
Monsieur K Texte d’Amin Elsaleh Mise en scène de Monica Tracke Avec Conrad Leroy, Monica Tracke, Christian Vurpillot Durée : 1h15 Les 26 et 27 février 2016 à 20h45 Le dimanche 28 février 2016 à 18h Tarifs : de 10 à 15 € Réservation en ligne Théâtre de Ménilmontant M° Pelleport |
Les 26, 27 et 28 février 2016
Amin Elsaleh offre une part de son théâtre de l’absurde dans un beau pays que tout ennemi convoite. Monsieur K (Christian Vurpillot), un scientifique inoffensif, se retrouve dans un cachot des services secrets. En même temps, son collègue Monsieur S (Conrad Leroy) est enquêté par les services secrets après un séjour à l’étranger. Rester ou partir ? Collaborer ou résister ? Trahir sa vie ou ses rêves ? Entre précision factuelle, logique implacable et choix arbitraire, les renseignements généraux vont œuvrer dans un monde parallèle à celui de la vie ordinaire.
Monica Tracke, qui signe la mise en scène de Monsieur K, résume parfaitement l’enjeu de cette pièce qui trouve hélas sa résonance dans la période terroriste dans laquelle vit l’Europe aujourd’hui : “Si les événements de 2015 en France et dans le monde nous avertissent que la sécurité est l’affaire de tous, cette pièce nous rappelle que les renseignements généraux des régimes totalitaires usent et abusent de leur droit d’ingérence dans les vies privées jusqu’à faire de la sécurité une menace et jusqu’à rendre chaque individu comme un danger potentiel pour les autres. Cette peur de l’homme par l’homme prend tour à tour des visages de bourreau et de victime. Les comédiens [Conrad Leroy, Christian Vurpillot] et moi-même, en la narratrice, la conscience et une journaliste, nous servons la logique implacable de l’asservissement des individus par la peur. […]”
Monica Tracke, à la demande d’Amin Elsaleh, s’est approprié le texte de l’auteur et accorde à son travail de mise en scène la part du drame psychologique et de la poésie. Elle a mis en évidence un mélange de fantastique et de réalisme. Elle explique : “L’histoire de cette pièce trouve son écho dans la plupart des régimes totalitaires des XXe et XXIe siècles, nous avons choisi de la situer au Moyen-Orient [là où son auteur lui a donné naissance au début des années 80], à travers la musique [Hatem Boukottaya est musicien soliste d’oud – luth arabe –, compositeur et interprète] et l’imaginaire oriental mobilisés. Ce Moyen-Orient qui est pour nous autres Européens à la fois la terre des Mille et une nuits et la terre de la terreur, qui fascine autant qu’il révulse par son jusqu’au-boutisme.” La pièce Monsieur K a été écrite en 1981 quand son auteur vivait encore en Syrie. Cette pièce a été lue à l’Institut du Monde Arabe et au Scribe l’Harmattan, avant d’être montée une première fois au Théâtre de Ménilmontant en 2015. Elle devrait faire l’objet d’une trentaine de représentations en 2016, toujours à Paris. Bientôt en avril au Studio Théâtre du XIXe. Patrick DuCome Entretien avec Amin Elsaleh, écrivain Vous êtes syrien ? Syrien, oui, et je passe une grande partie de l’année à Augères dans la Creuse. Vous avez publié plusieurs pièces en arabe dans votre pays natal et en France la pièce Étrange découverte. Elles constituent votre œuvre théâtrale comme ce Monsieur K dont on aimerait connaître ce qui vous a guidé pour l’écrire. Le 30 mai prochain, vous organisez un grand colloque, “Le théâtre comme réconciliation entre des identités opposées”, dans ce même Théâtre de Ménilmontant. Monsieur K ? Un théâtre politique ? Vous avez créé le Réseau européen de la traduction théâtrale… Votre prochaine pièce ? Elle est déjà écrite, depuis 1976. Son titre est Mon nom est Ezzedine. Mais je suis à la recherche d’un traducteur. Propos recueillis par Patrick DuCome |
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