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“Moi c’est Talia”, le dialogue intérieur d’une adolescente qui résonne en nous !

Tania Khizioua 6 avril 2023
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© Calypso Baquey

Quelle est cette petite voix en continu dans notre tête qui interroge, juge, imagine, questionne ? C’est en relatant les pensées d’une adolescente, Talia, que la nouvelle création de Faustine Noguès met l’accent sur cette dualité métaphorique qui habite l’esprit de tout un chacun. 

C’est au théâtre Paris-Villette, du 17 février au 5 mars 2023 qu’ont eu lieu les premières représentations de cette création écrite et mise en scène par Faustine Noguès. La pièce conviendra aux enfants, adolescents, mais pas seulement ! En effet, est-ce que l’adulte n’est pas lui aussi en construction et acceptation permanente de soi ? 

Tout débute par une séance de médiation, le noir se fait dans la salle, le public, tout comme Talia, ferme les yeux et est invité à se concentrer sur sa respiration. Cette introduction immersive nous plonge immédiatement dans l’action lorsqu’une fois les yeux ouverts, on découvre l’héroïne sur scène qui nous entraîne avec elle dans son dialogue intérieur. Intervient alors Taliabis, la voix dans sa tête, interprétée par une autre comédienne qui par l’ingéniosité du décor, nous fait face, tout en restant en retrait derrière de fines couches de toiles. 

“En fait, c’est un peu comme si j’avais une autre voix dans ma tête. Comme s’il y avait une autre personne. Je m’en étais pas vraiment rendue compte avant. Elle fait que parler cette voix, elle s’arrête jamais.”

Prises d’animosités l’une pour l’autre au début, les deux voix finissent par ne faire qu’une. Le dialogue entre les deux est fin, drôle, touchant, et débouche sur une complicité qui amène peu à peu le personnage de Talia vers une acceptation et compréhension d’elle-même. On assiste au dévoilement de l’intime, cet espace impénétrable, où se déroule tout ce qui nous travaille, nous tourmente ou nous interroge.

La scénographie fait écho à ce cheminement, les barrières physiques disparaissent, le décor se perce, les panneaux de papiers se déchirent, jusqu’à ce que Taliabis, la voix intérieure, devienne de plus en plus visible par nous, public, et par Talia elle-même. Ce récit est porté par un duo de comédiennes, Lia Khizioua Ibañez, Talia, et Délia Espinat-Dief, Taliabis. Toutes deux pleines d’énergie, de vivacité, et de précision, elles arrivent à nous transmettre un message profond, à travers l’harmonie qui se dégage de leur jeu. 

On rit beaucoup, oscillant entre rêves, peurs, gravités et légèretés, ce spectacle a su manier avec finesse un sujet encore peu abordé, le rendant accessible à tous. 

De retour en novembre, Moi c’est Talia n’est qu’au début de son expression ! 




Tania Khizioua

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