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Marc Tourneboeuf : “Le sourire du public me manque !”

Marc Tourneboeuf © Gilles Erard

Marc Tourneboeuf est un comédien et auteur qui ne cesse de faire ses preuves. Rencontre avec l’auteur de Récit poétique mais pas chiant d’un amoureux en voyage.

Marc, vous êtes un passionné de la scène, mais aussi du grand écran. Comment ces passions sont venues à vous ?

C’est très bête, mais je crois que le déclic, et je ne devrais pas le dire, a été quand j’avais 9 ans… Le jour où j’ai vu Brice de Nice. Je me suis dit “Je veux faire ça.” Beaucoup de choses ont changé depuis, mais j’aime toujours autant Dujardin !

Quelles sont vos inspirations ?

Pour l’art visuel et l’écriture je m’inspire des grands. Classique, vraiment des plus connus. Molière, Devos, Racine, Louis de Funès, Jim Carrey, Dujardin (OSS117). J’ai une passion pour l’humour absurde du style Alain Chabat. J’ai aussi des copains bien vivants et proches qui m’inspirent beaucoup. Sinon d’un point de vue rigueur et détermination je suis fan d’Elon Musk et de Sylvester Stallone. L’un est un génie, l’autre est Stallone. Tous les deux sont insupportables d’arrogance et pourtant très inspirants du fait qu’ils croient vraiment en ce qu’ils font, échouent beaucoup et continuent sans arrêt. C’est un précepte qu’on connaît tous mais qu’on applique peu. Eux oui. Je parle trop sans doute…

Est-ce important pour un jeune comédien d’avoir des inspirations, des modèles à suivre ? Ou est-il, pour vous, plus important de rapidement s’émanciper dans son jeu ?

J’imagine qu’il n’y a pas de règle. Il faut trouver ce qui nous plaît à nous en tant que comédien. On ne plaira jamais à tout le monde. Certains diront qu’on ressemble trop à tel ou tel, d’autres qu’au contraire, il faut essayer de ressembler à tel ou tel… Je ne sais pas. J’imagine qu’on est de toute façon le fruit de ce qui nous a inspiré qu’on le veuille ou non.

Vous avez fait les Cours Florent, formation qui fait rêver certains, qui intrigue… Comment se sont déroulées ces années de formations ? 

C’était super. Je suis passé par tous les états. Encore une fois, c’est un avis personnel, je ne suis pas certain que deux personnes puissent vivre la même chose au sein de cette école. Les profs, les classes, les horaires, les scènes travaillées, les rencontres au sein de l’école, en dehors, sont autant d’éléments qui nous traversent et nous font appréhender ces années. Personnellement j’ai eu beaucoup de chance avec les rencontres. Aussi bien les amis que les professeurs… Qui sont devenus des amis. J’ai adoré cette école, elle m’a offert de belles opportunités.

Votre dernier projet en date est votre one-man show, Récit poétique mais pas chiant d’un amoureux en voyage… C’était votre premier one-man show, comment et pourquoi vous êtes-vous tourné vers cette discipline ?

Je sortais de l’école et ne savais pas vraiment quoi faire… J’ai rencontré ma professeure de 3e année, Grétel Delattre, qui m’a dit : “Si tu écris quelque chose de bien, je te mets en scène”. L’aventure était lancée.

La relation avec ce public est sûrement différente que celle avec votre public au théâtre ? Comment l’avez-vous ressenti ? Il y a-t-il plus de défi à convaincre ? 

J’ai fait du théâtre en étant seul sur scène, pas du stand-up, les règles restent sensiblement les mêmes. Ça a été compliqué au début de changer d’interlocuteur. De m’adresser au spectateur pour lui raconter l’histoire. Finalement ça se fait bien.

 

Vous êtes également auteur de théâtre, vous avez écrit L’ambition des damnés et La commission des destins… En quoi l’exercice est-il différent ? 

Toutes les pièces sont extrêmement différentes. Le contexte de création joue beaucoup. Dans les trois cas j’étais sous pression et le texte devait impérativement voir le jour à une date précise. C’est ce qui me motive le plus à écrire, l’échéance. Parallèlement j’ai écrit une grande œuvre en alexandrin pour 12 comédiens. Je n’avais pas de date limite, j’ai étalé cette création sur 3 ans… La pièce est beaucoup plus longue et nécessite 12 comédiens. Avis aux producteurs !
La difficulté, c’est la rigueur et la peur de ne pas plaire.

Vous avez animé deux années de suite les Planches de l’Icart… C’est important pour vous d’être présent pour les futurs comédiens, de les aider, les repérer ?

Les repérer sans doute, cela dit, j’en ai déjà tellement à qui j’aimerais offrir du boulot. Notamment les 12 cités ci-dessus. Mais oui, je suis toujours ravi de rencontrer les gens ! Pour ce qui est de soutenir, c’est impératif. D’ailleurs merci pour cette belle initiative des Planches !

En tant que comédien, le confinement a certainement du impacter vos projets… Comment le vivez-vous ? 

Parfaitement bien. Je ne me demande plus “Où serais-je demain”. Je sais que je ne bouge pas ! (rires)

Arrivez-vous à rester créatif durant cette période ? Ne pouvant jouer, êtes-vous plus focalisé sur votre carrière d’auteur ? 

J’ai tourné quelques vidéos au début puis me suis arrêté pour me focaliser sur une nouvelle pièce. Ça devrait être sympa ! C’est sur… Oh ! Je ne le dis pas pour le moment.

Pendant cette période les acteurs du spectacle vivant n’ont cessé de trouver des façons de continuer de faire vivre leur art… Il y a-t-il certaines initiatives que vous avez particulièrement aimé et que vous souhaiteriez nous partager ? 

J’ai trouvé splendide la créativité de tout le monde. Bon, à un certain moment je n’en pouvais plus de recevoir 30 vidéos par jour des couples qui font le cheval avec la couette de la nana ou des circuits à billes…

Des conseils pour rester créatifs ? 

Avoir un projet et en faire sa priorité numéro un. Y consacrer les meilleures heures de la journée, bosser quotidiennement dessus, persévérer.

Les planches vous manquent-elles ? On vous retrouve dès que possible ? 

On me retrouve dès septembre au théâtre du Marais. Elles me manquent oui, le sourire du public me manque ! Et les verres de vin d’après scène aussi… Attendez, qu’est-ce qui me manque le plus d’ailleurs ?!


Interview réalisée par Apolline Erneste

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