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Mahabharata – musée du Quai Branly

4 février 2013
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Mahabharata - musée du Quai Branly

Le Mahabharata, c’est le plus grand poème de l’Histoire de l’’humanité, un véritable récit de guerre, aussi fondamental que L’Iliade en Occident, sans parler de l’Ancien Testament avec ses épisodes de violence sans pareil. Mais alors que ces épopées sont aussi passionnelles et cruelles les unes que les autres, seul le Mahabharata se danse. 

En Inde, la danse-théâtre du Kathakali se partage entre lui et le Ramayana. Mais l’ambiance de l’adaptation japonaise qui vient au Musée du Quai Branly est l’exact contraire de la tradition hindoue. On n’attendait rien d’autre de Satoshi Miyagi, grand réformateur du théâtre au pays du soleil levant. Car un jour, excusez du peu, le futur directeur artistique du Shizuoka Performing Arts Center (SPAC) s’est demandé sous quelle forme les Japonais se seraient attaqués à l’énormité de ce conte, si seulement il leur était parvenu il y a un petit millénaire. Le résultat est une adaptation dans l’esprit de la tradition de l’époque Heian (9ème – 12ème siècles) au Japon. 

La démesure du défi n’a rien à envier à celle de la mythologie. Car c’est une véritable gageure esthétique, que de passer du Kathakali avec ses masques et costumes vert, rouge et or à l’épure japonaise, fût-elle multipliée par vingt-cinq. Avec les costumes blancs en papier, ornementés et en millefeuille, d’un raffinement qui dépasse l’imaginaire, on se rapproche de la tradition asiatique du théâtre d’ombres ou d’un bas-relief, qu’il soit grec, égyptien ou hindou. 

En résulte un entre-deux fait de vie et de mort, d’énergie et d’effacement, typiquement nippon. Dragons, armées, divinités, batailles, tout est conté par un seul homme pendant que plus de vingt danseurs-acteurs constituent de somptueux tableaux animés. Le papier blanc des costumes peut même donner l’impression d’être taillé dans la pierre. Pierre de l’oubli, pierre de l’ombre. Et pourtant radieux, empreint d’une lumière intérieure. Mais fébrile. Et donc profondément humain, radieusement universel. 

Aujourd’hui cette fresque qui eut l’honneur d’être représentée en2006, en l’honneur de l’ouverture du Musée du Quai Branly, revient exceptionnellement dans cette même salle qu’elle a vu naître il y a plus de six ans : Le Théâtre Claude Lévy-Strauss. Et pour les superbes danseurs-acteurs japonais, la participation à ce « Nalacharitam » (tel est l’autre titre du spectacle) tient tout autant du prodige. En effet, le SPAC est l’une des rares, sinon la seule structure de production et de recherche artistique japonais, financées par les pouvoirs publics. C’est pourquoi on peut y développer des spectacles monumentaux de grande ambition artistique, dignes d’un Kenzo, Yamamoto ou Miyake. 

Thomas Hahn 

[embedyt] https://www.youtube.com/watch?v=pTJmnLUPN84[/embedyt]

Mahabharata – Nalacharitam

Conception, adaptation, mise en scène de Satoshi Miyagi

Mercredi 6 février 2013 à 19h,
Jeudi 7, vendredi 8, samedi 9 février à 20h 
Dimanche 10 février à 17h 

Tarifs : 15 € / 10 €
 
Le + : les billets donnent accès au plateau des collections du musée, le jour du spectacle 

Spectacle tout public accessible à partir de 10 ans, en japonais surtitré en français

Musée du Quai Branly
Théâtre Claude Lévy-Strauss
37, quai Branly
75007 Paris

www.quaibranly.fr

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