L’Universal ballet de passage à Paris avec Le Lac des cygnes
Créé en 1984 à Séoul, l’Universal ballet est une compagnie d’excellence qui rassemble des danseurs issus de plus de douze pays, asiatiques bien évidemment mais aussi européens et américains. Son répertoire comporte les grands classiques comme Le Lac des cygnes, Giselle ou La Bayadère, des pièces néo-classiques de John Cranko et Kenneth McMillan et des œuvres contemporaines de William Forsythe, Jiri Kilian, Ohad Naharin ou encore Nacho Duato. Actuellement en tournée, la compagnie, dirigée par la danseuse Julia Moon, s’est posée les 21, 22 et 23 juillet au Palais des congrès avec sa version du Lac des cygnes.
Depuis sa création en 1877, Le Lac des cygnes est sans doute le ballet classique le plus dansé dans le monde et toute compagnie classique se doit d’en posséder au moins une version à son répertoire, chacune ayant sa propre identité – romantique, psychanalytique, contemporaine… – L’Universal ballet présente la version d’Oleg Vinogradov, directeur de la compagnie de 1998 à 2007, après avoir été celui du Mariinsky pendant plus de vingt ans, revisée par Brian Yoo, actuel directeur artistique de la compagnie.
Les décors et les costumes de cette production sont particulièrement raffinés avec quelques clins d’œil à l’esthétique asiatique telle la soirée de l’acte 1 qui se termine avec une scène d’ensemble éclairée de lampions ou bien, un peu plus kitsch cette fois, les cygnes en carton qui vont et viennent sur le fond de scène.
Les artistes de l’Universal ballet sont connus pour l’excellence de leur technique. Ils nous offrent des ensembles réglés au cordeau, qu’il s’agisse des scènes de bal à la cour, des danses de caractère de l’acte 2 ou du fameux acte blanc des cygnes.
Misun Kang est une Odette toute en délicatesse. Siegfried est incarné par Konstantin Novoselov, danseur formé à l’école Vaganova et archétype du prince charmant. Leurs pas de deux, dans l’acte 1 dégage une véritable émotion et ils ont réussi à nous emporter, dans l’immensité désincarnée du Palais des congrès, dans un très beau moment d’intimité amoureuse. A l’acte 2 qui voit l’accomplissement de la malédiction, les deux héros joueront plus la carte de la poésie avec une Misun Kang au jeu plus réservé que vénéneux en Odile. L’Universal ballet nous a offert un Lac des cygnes de grande qualité qui aurait mérité la présence d’un orchestre dans la fosse au lieu d’une musique diffusée par un système de sonorisation sans nuance.
Stéphanie Nègre
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