Les studios de Micadanses en pleine « ZOA »
Festival ZOA Du 4 au 10 octobre 2014 Tarifs : 16€, 13€, 10 € Réservation par tél. au 01 42 74 46 00 Micadanses |
Du 4 au 10 octobre 2014
Festival de toutes les surprises, clairement défini par le fait de présenter des formes indéfinissables, ZOA entretient des liens forts avec la danse, champ artistique naturellement traversé par les autres arts. Cette nouvelle édition, consacrée à la condition féminine, occupe pendant une semaine les studios de Micadanses, lieu emblématique de la vitalité chorégraphique. Explorer ZOA, la Zone d’Occupation Artistique, c’est entrer dans un no-man’s land entre performance, danse, arts plastiques et théâtre où toutes les frontières sont perméables. Artistiquement parlant, on ne sait donc jamais trop où on est, et c’est bel et bien l’enjeu de l’aventure. Aussi on fera bien de s’y rendre dans un de découvreur, état pleinement consubstantiel de l’esprit humain. C’est justement dans ces zones indéfinissables que Sabrina Weldman, à l’origine et aux commandes de la Zone d’Occupation Artistique, enquête sur les tendances nouvelles dans la création scénique. ZOA : Trois lettres qui rappellent à la fois un prénom féminin et zoïa, l’être vivant en grec ancien. Aucun hasard à cela, les femmes y ont toujours occupé une place de choix. Mais cette troisième édition affiche explicitement sa volonté de mettre la condition féminine au cœur de toutes les attentions. On dit bien, la République : Maternité, liberté, filialité. Eva Klimackova : MOVE / au féminin (mais aussi : / au masculin) Attachée à une longe corde et pourtant libre comme l’air, la chorégraphe Eva Klimackova traverse la scène dans une combinaison dorée, qu’elle soit d’origine spatiale ou utérine. Ce petit corps, caché dans un habit un brin surdimensionné et à connotation masculine, voilà qui met subtilement les genres en tension. Jusqu’à ce qu’elle se dévoile tel un modèle, une athlète ou un soldat, c’est selon. Des images les plus cosmiques et archaïques au plus futuristes et glamoureuses, Klimackova traverse et fusionne les archétypes dans la plus grande simplicité en s’amusant de tous les registres kitsch comme en les saluant de puis un nuage. Move/au féminin est une révélation. Et en fait la réappropriation de MOVE / au masculin, la version initiale de cette pièce interprétée à l’origine par Waldemar Kretchkowsky. Le 6 octobre, pour la première fois, les deux MOVE seront donnés à la suite. Katalin Patkai : JEUDI A partir de « Vendredi ou les limbes du Pacifique » de Michel Tournier, inspiré de l’histoire de Robinson Crusoé, Katalin Patkai a imaginé, pour elle et la danseuse et trapéziste Justine Bernachon, un duo fusionnel qui émerge d’un état absolument « sauvage » et donc innocent en perdant petit à petit sa coloration cutanée initiale. « Jeudi » se lit un peu comme un manifeste. Qui ne partagerait pas le phantasme d’un retour au paradis perdu ? Plus la pièce avance, plus le duo entre dans une citation, sans doute ironique, de gestes et d’attitudes stéréotypes de notre civilisation. Emerge des images comme celle des deux femmes allongées sur la traverse du portique, comme dans une couronne d’arbre au milieu de la forêt sauvage. Malika Djardi : SA PRIERE Mère, qui es-tu ? Chaque mère n’est-elle pas une « Mère Courage » ? Malika Djardi a décidé d’écouter la parole de sa mère, à propos de son vécu, ses choix, la vie, l’existence, la religion… Elle s’explique sur ce projet : « Sa prière » est un solo qui est né avec l’envie de filmer ma mère durant sa prière : ses mouvements, son rituel journalier, l’histoire d’un corps particulier. En la regardant faire sa prière, je m’aperçois que les parties de son corps les plus visibles sont ses mains et ses pieds. Les paumes comme des soucoupes vides marquent la présence d’une demande. Elle chante, murmure une prière qu’elle garde pour elle et pour ce dieu qu’elle considère. Le reste du corps est couvert, drapé, d’une longue robe en voile bleu marine où des perles argentées et des broderies sont cousues. La grâce du balancier de la prière se répercute sur le tissu qui ondule. Après le film, qui existe comme un objet à part entière, je décide d’interviewer ma mère sur sa croyance en cette religion qu’est l’Islam. Son histoire, qui est liée à la mienne me bouleverse, à un moment où je ne sais plus pourquoi me mettre en mouvement. Ses mots, leur texture, les hésitations du souvenir qui se cherche, l’élaboration d’une pensée sur le vif, les fables de sa croyance sont comme des mouvements, des respirations qui construisent une partition. Il y a un récit de vie comme une matière sonore et musicale; il y a ma danse comme présence et pondération. » Thomas Hahn [Photos : © R. Fusciardi (MOVE), © Laurent Philippe (JEUDI)] |
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