Les secrets insoupçonnés du Moulin Rouge
Coup de projecteur sur le Moulin Rouge, mythique cabaret parisien fondé en octobre 1889, qui met en scène des danseuses de French Cancan. Mistinguett a jadis évolué dans ce lieu emblématique s’appuyant sur La Revue Mistinguett.
Montmartre : village des artistes et du cabaret
À partir de 1860, le village de Montmartre intègre la capitale. L’intégration de la Butte constitue un tournant dans l’histoire de Paris, notamment en raison des artistes montmartrois qui en font sa renommée.
Henri de Toulouse-Lautrec, l’un des peintres les plus appréciés de la fin du XIXe siècle, fréquente de nombreux cabarets de la Butte Montmartre. Cet artiste cherche à saisir dans ses œuvres la quintessence des personnages qu’il affectionne. C’est un fin psychologue qui porte un regard tendre et attentionné sur les clients et les danseuses du Moulin Rouge. En 1891, il dessine la première affiche publicitaire du cabaret. Cette dernière deviendra par la suite l’image emblématique du Moulin Rouge.
Le French Cancan : danse mythique du cabaret
Danse rythmée où les danseuses soulèvent avec frivolité leurs jupons, le French Cancan incarne une atmosphère particulièrement érotique pour l’époque. Les filles se dénudent et rendent vivant et attrayant le spectacle. Les danseuses du cabaret sont vêtues de couleurs vives comme le rouge. Cette couleur est d’ailleurs symbolique du lieu, elle incarne la sensualité, la frivolité et l’aspect festif.
Le Moulin Rouge met en scène de très jolies femmes qui ont marqué l’histoire, un véritable érotisme se dégage de la chorégraphie et du dénuement des danseuses. C’est un temple qui se veut dédié à la femme, à sa sensualité, et à la musique expressive qui la met en valeur. Les candidates sont sélectionnées pour leur physique avantageux et leur endurance ; elles doivent en effet répéter pendant cinq semaines de manière intensive.
Les tenues des danseuses répondent quant à elles à des critères très sélectifs : les bottines qu’elles portent sont réalisées sur mesure et les costumes faits de plumes et de paillettes viennent d’un savoir-faire artisanal recherché.
Mise en lumière des vedettes du Moulin Rouge
Dès 1889, la danseuse de charme Louise Weber, dite La Goulue, fait virevolter ses froufrous dans les salles de bals jusqu’à ce que Joseph Oller, cofondateur du Moulin Rouge, décide de l’engager au cabaret de la Butte. Expressive et spontanée, elle incarne à elle seule la quintessence du Cancan. La Goulue est très familière des milieux défavorisés puisqu’elle en est issue. Cependant son élégance naturelle, sa prestance et son port de tête noble, en font une icône incontournable. Tout en étant une artiste accomplie, ses penchants en font un personnage haut en couleur et recherché ; elle s’affiche dépravée et a une réputation marquée de savoir vider les fonds de verres.
En 1925, Mistinguett alors à l’apogée de sa renommée, devient une artiste clé de ce cabaret illustré par La Revue Mistinguett. De son véritable nom Jeanne Florentine Bourgeois, elle s’affirme en tant que chanteuse française et vedette de music-hall internationale de 1875 à 1956. Fille d’une couturière, on la surnomme la femme aux divines gambettes en raison de ses jambes fines et élancées.
D’autres artistes de renom comme Edith Piaf, Yves Montand, Charles Aznavour ou encore Bourvil ont fréquenté ce cabaret.
Le Moulin Rouge : fermeture et perte financière
En 1915, un incendie accidentel se produit dans la salle de spectacle. Le bâtiment fut entièrement ravagé et le cabaret doit fermer ses portes après la 1ère guerre mondiale, jusqu’en 1924. Cet incendie provoque une perte financière considérable, les dégâts s’élevant à plusieurs milliers de francs, somme très importante pour l’époque.
En 1995 ,Jacki Clerico, directeur du lieu, se trouve dans une situation de redressement judiciaire mais le cabaret parvient à remonter la pente grâce a son talent de gestionnaire avisé et à sa nouvelle revue, Féerie.
Caractère universel du cabaret
Le cabaret représente une aventure artistique et commerciale qui attire à la fois les parisiens et les touristes. Depuis son origine, le Moulin Rouge est un lieu de mixité sociale par excellence : aristocrates, ouvriers et bohèmes se mêlent joyeusement dans une ambiance festive. Le public est convié à participer activement au spectacle en partageant un moment de liesse. De nos jours, les arts de la table se mêlent harmonieusement à l’art scénique. En effet depuis 2015, le chef David Le Quellec répond aux exigences culinaires du célèbre établissement parisien et contribue, de par son talent, à la renommée du lieux. Le Moulin Rouge présente un divertissement et une richesse artistique symbole de la France qui rayonne dans le monde.
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Aurélie Celdran
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