“Les Planches de l’ICART” : une sixième édition qui met les artistes et les étudiants à l’honneur
Lundi 6 mars ont eu lieu Les Planches de l’Icart, la sixième édition de cette manifestation entièrement organisée par les étudiants en cinquième année du MBA de l’ICART, spécialisé en Ingénierie Culturelle et Management. Un véritable tremplin pour des talents d’artistes émergents et un feu d’artifice créatif, mis en scène et organisé à la perfection par 33 étudiants de l’école, mobilisés depuis deux mois pour auditionner, sélectionner et produire ces jeunes pousses et leur spectacle. La soirée s’est déroulée dans le beau théâtre parisien du Gymnase avec ses 800 places dans une ambiance de fête pour trois prix décernés autour d’un thème : Métamorphoses
Des jeunes talents mis en lumière
On peut dire qu’ils ont œuvré, les étudiants de l’ICART, afin de sélectionner 12 artistes émergents sur les 250 propositions envoyées après un appel à candidatures. Avec à la clé trois prix : un prix du Public, et deux prix décernés par un jury de professionnels, l’un destiné à une prestation parlée, l’autre à une prestation gestuelle. Le tout ne devant pas dépasser 7 minutes pour du théâtre, 4 minutes pour la danse, avec un seul artiste sur scène sur le thème des Métamorphoses. Autant avouer que les jeunes candidats et les étudiants ont travaillé d’arrache-pied avec leur coach, Eléonore Thomas, pour formater un one-man show ou un solo de danse convaincants dans ce court laps de temps, avec musique et lumières, et de manière à occuper l’immense plateau d’un des plus beaux théâtres de Paris ! Une gageure, relevée haut la main par tous les candidats. Avec pour certains un plus de séduction ou d’inspiration qui leur a permis d’emporter un prix de 1 000 euros et une médiatisation ultérieure évidente.
Des pépites qui se révèlent à nous
Dans la catégorie “geste”, c’est la toute jeune Marie Sadji, 19 ans, qui remporte le “Prix du Geste” avec un solo dansé brillant, métissé de break dance, de jazz, de rap et de danse africaine dans une grâce inspirée et libre, animale et sensuelle, qui a conquis. Elle poursuit sa formation professionnelle à la Néodance Academy et elle bénéficiera aussi d’une résidence artistique d’une semaine à La Villette grâce à Sabine Kasbarian, membre du Jury et programmatrice. Jérémie Guilain, formé au Cours Florent et à la Ligue d’improvisation, reçoit le “Prix de la parole” pour un solo en forme de stand up vif et malicieux autour du difficile passage à l’âge adulte, avec son enfant intérieur qui prendrait la forme d’un doudou de poche. Sensible, drôle, et qui reflète les questions que chacun se pose. Quant à Yves Emmanuel, le public lui a destiné son Prix pour sa prestation poétique et littéraire, héritée d’un solide parcours en tant qu’écrivain, acteur et chanteur. Un vrai personnage émouvant est né sous nos yeux.
Et des talents que l’on retrouvera
Impossible d’oublier l’acrobatique et enflammé solo de Gaëlle Hamon, au corps élastique habité par la rage de danser, ni l’abysse aquatique de la toute jeune danseuse Cassiopée qui reçut le “Coup de cœur”. Tout comme l’”Antigone en carton” de Leslie Bouchou-Carmine, frêle mais forte égérie en feu d’une révolte sociale qui ne va pas s’éteindre, que nous n’oublierons pas. Nicolas Benoit, stand-upper multi casquettes et Thomas Meyer, comédien clown aux allures de Pierrot, s’amusent de notre réalité en pointant “le contact facile” et nos aspirations à une vie meilleure tandis que Valentin Dilas revisite les interviews de Gainsbourg, Sophie Marceau ou Blanche-Neige avec un sens renversant du travestissement. Mais on a aussi beaucoup aimé Anthéa, caméléon sportif des comédies musicales quand elle n’est pas prof de Sorbonne et Bleuch dont le long corps se déploie comme un animal avec une sauvage langueur. Tous ces artistes qui souvent mêlent la musique et les mots, expriment au fond d’eux une intense soif d’expression.
Autour de Nicolas Laugero-Lasserre, directeur de l’ICART et président du site culturel Artistik Rezo, Dorothée de Cabissole (fondatrice de Tous Danseurs), Fleur Houdinière (directrice d’Atelier Théâtre Actuel), Sabine Kasbarian (programmatrice à La Villette), Valentine Mabille (directrice de Fourchette Suisse Productions), Sedera Ranaivoarinosy (journaliste et administratrice de la Fabrique de la danse), Ludovic Botallo (Agence Time’s Art), Léo Domboy (attachée de presse chez Merci Madame), Anne Poirier-Busson (metteure en scène), Anne Routin (conseillère à l’ONDA) et moi-même formions un jury de professionnels divers et dont la tâche consistant à départager les candidats n’était pas aisée. Mais le talent de l’animateur de la soirée Mathis Grosos, celui du créateur des trophées Yacob Bizuneh, dont l’imagination a fait des merveilles, ont contribué à faire de cette édition un moment de partage unique et un véritable tremplin artistique pour les jeunes artistes. Et c’est collectivement notre joie à tous.
Hélène Kuttner
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