Les grands moyens – Gaïté Montparnasse
Ce suspens n’est pas le seul atout de cette comédie à l’écriture nerveuse, aux dialogues bondissants, à la distribution impeccable et à la mise en scène trépidante ! Avec ses intrigues croisées, ses multiples rebondissements, ses quiproquos en veux-tu en voilà, cette excellente pièce de boulevard fait la part belle aux gags, tant textuels que visuels, le tout sur un ton résolument moderne.
Ici, point de trio classique mari-femme-amant mais des trentenaires en quête d’Amour. L’un d’eux, Léo, romantique invétéré, fait appel à un incorrigible dragueur, Max, pour reconquérir sa douce, Laura. Or, Max est amoureux de Salomé, cousine de Laura, qui en pince pour Max.Comment remettre de l’ordre dans ce beau désordre ? Chacun a sa tactique… ou pas ! Aussi les apparences sont-elles souvent trompeuses, surtout quand elles nous entraînent dans les méandres de la psychologie régissant les lois fluctuantes de la relation amoureuse.
Car Stéphane Bélaïsch et Thomas Perrier, par ailleurs réalisateurs, ont utilisé les ressorts qui, tous et toutes, nous guident vers (ou nous déroutent de) notre but, quel qu’il soit et notamment la conquête de l’âme sœur. On fomente des plans, on tente de convaincre, on renonce, on repart au combat… en espérant… le triomphe de l’amour. Comme nous, les protagonistes de cette histoire vont tomber et se relever, mais eux, au sens propre comme au sens figuré.
Sur le plateau en effet, Cyril Garnier et Guillaume Sentou sont respectivement Max et Léo. David Roussel et Arthur Jugnot les ont mis en scène. Ce dernier, ayant déjà travaillé avec eux dans « A deux lits du délit », en connaît bien les capacités dont ils nous offrent un florilège. Ces garçons savent tout faire, nous attendrir comme nous faire éclater de rire, jouer la comédie comme à l’acrobate. D’où des scènes aux belles nuances qui s’enchaînent sur un rythme vif pour aller à l’essentiel. Du côté des filles, deux belles recrues également. Marie Montoya (Salomé) que l’on a pu découvrir, tordante, dans des pièces d’Eric Delcourt, nous avait aussi émus aux larmes dans un solo très personnel « Gratin de famille ». On la retrouve pétillante et d’une sincérité absolue, participant tant aux facéties burlesques qu’aux scènes plus profondes. Magaly Godenaire déploie de son côté un jeu tout en finesse pour camper Laura, une jeune femme à la tête sur les épaules mais pleine d’interrogations.
Vous l’aurez compris, non seulement vous rirez beaucoup mais vous serez aussi pris par le côté romantique de cette comédie. Une vraie réussite !
Caroline Fabre
Les grands moyens
De Stéphane Belaïsch et Thomas Perrier
Mise en scène d’Arthur Jugnot et David Roussel
Jusqu’au 5 janvier 2013
Du mardi au samedi à 21h
Le samedi à 16h30
Gaïté Montparnasse
26, rue de la Gaîté
75014 Paris
M° Gaîté ou Edgar Quinet
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