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Les Frères Kazamaroffs – Cirque Electrique

6 mai 2013
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Les Frères Kazamaroffs - Cirque Electrique

Par ailleurs, le nom de la compagnie les prédestine bien pour une errance exotique : Les Frères Kazamaroffs. Aussi, ils sont partis, en camion, sur les chemins de la Hongrie et de la Sibérie, pour jouer leur spectacle et, au départ, sans projet de création. Mais les rencontres faites sur la route les ont bien inspirés. Celle-ci par exemple : « Sur une route de campagne, un aveugle qui pousse un estropié en fauteuil. La symbiose était parfaite : l’un indique le chemin, l’autre pousse. » Une scène toute beckettienne, et parfaite pour cette branche du cirque contemporain qui ne jure que par la nostalgie de la ferraille rouillée.

Les Frères Kazamaroffs sont trois en scène, et ils se nomment Vladimir, Gontran et René. Donc, pas d’Estragon, mais un trio symbiotique qui interprète une sorte de road movie dont on ne sait pas s’il se joue dans un espace réel ou mental. Les noms réels (ou d’artiste) de ce trio poétique sont tout aussi évocateurs : Gérard Clarté (jongleur, manipulateur d’objets, comédien), Pablo Contestabile (percussionniste, comédien) et Guillaume Lainé (accordéoniste, comédien). Et puis, ils sont aussi un peu danseurs, sous l’œil avisé de Catherine Langlade, la chorégraphe.

La mise en scène dénote quelque peu des procédés habituels du cirque contemporain. Ici, jonglage et manipulation d’objets entrent en symbiose avec la création sonore. Le geste du jongleur est prolongé par celui du percussionniste, la « sonosphère » signée Thomas Collin est réalisée en direct et cet acte musical devient lui-même acte circassien. Leur attitude beckettienne et donquichottesque épouse l’univers satirique et grotesque de l’humour sarcastique d’Europe de l’est.

Vladimir, Gontran et René font feu de tout bois, et cirque de tout objet, des tuyaux en plastique aux casseroles. Il faut bien vivre, même quand on voyage, et il faut bien rêver pour vivre… Un chapiteau est en soi un symbole de voyage, d’aventure et de découverte. Pour le public, il est en soi un gage de dépaysement. Et celui-ci commence aux portes de Paris. Le Cirque Electrique, qui accueille en ce mois de mai les Frères Kazamaroffs, n’est pas encore connu du grand public, mais le mérite largement. A la Porte des Lilas, après les premiers pas faits en tournant le dos à Paname, on tombe sur le terminus de la RATP, on tourne à droite et tombe sur l’esplanade occupée par les chapiteaux, désormais installé en permanence, face au va-et-vient des autobus. L’inversion des symboles sied parfaitement à l’univers absurde de « Pas de quartier ».

Thomas Hahn

Les Frères Kazamaroffs

De Gérard Clarté

Mise en scène de Guy Zolkau 

Chorégraphe : Catherine Langlade // Sonosphère : Thomas Collin
Création Lumières : Nicolas Villenave // Costumes : Amélie Gagnot
Décors et accessoires : Famille Duville

Jusqu’au 12 mai 2013
Du mercredi au samedi à 21h
Le dimanche à 17h

Plein tarif : 16 euros // Tarif réduit : 8 euros (étudiants, -12 ans, chômeurs)

Réservations : 09.54.54.47.24

Spectacle tout public

Durée : 1h15

Cirque électrique
La Dalle
Place du Maquis du Vercors
75020 Paris
M° Porte des Lilas

www.cirque-electrique.com

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