Les Feluettes au Théâtre Clavel : une expérience théâtrale
Les Feluettes De Michel Marc Bouchard Mise en scène d’Olivier Sanquer Avec Axel Arnault, Hubert Bolduc, Nicolas Dionne-Simard, Simon Guirriec, Rouslan Kats, Laurent Mere, Sébastien Pruvost, Denis Rolland Du jeudi au samedi à 21h30, dimanche à 17h Tarifs : 15 € et 12 € Réservation Théâtre Clavel M° Pyrénées |
Écrite en 1987, Les Feluettes ou la répétition d’un drame romantique a fait la renommée de l’auteur, considéré depuis comme un dramaturge québécois majeur. La pièce a été adaptée au cinéma (titre original Lilies) et jouée un peu partout dans le monde, y compris au Japon. Elle n’avait pas été représentée à Paris depuis une vingtaine d’années. Mais que veut dire “feluette” ? C’est du vieux parler québécois qui signifie “d’apparence délicate, faible”. Amour, homosexualité, vengeance En 1952, Simon vient de sortir de prison. Il a toujours nié être coupable du crime dont on l’a accusé. La seule personne qui aurait pu le disculper n’a jamais dénié venir à la barre. Il s’agit de Bilodeau, aujourd’hui évêque, que Simon et d’autres ex-prisonniers séquestrent afin de rejouer devant lui le drame qui s’est produit en1912, au collège. À l’époque, Simon et Bilodeau étaient amis. Simon était amoureux d’un de leurs camarades, Vallier, dont la mort brutale a valu à Simon d’être condamné… Simon ne croit plus à la justice, il en a assez fait les frais. Il veut juste s’entendre dire la vérité et va pousser un témoin majeur du drame dans ses retranchements jusqu’à ce qu’il dise tout. Or, cette parole ne sera pas seulement libératrice pour lui. Une force sauvage Signée Olivier Sanquer, la mise en scène fait appel à l’extrême sobriété. Un crucifix, des chaises. Des comédiens en marcel et un en soutane. Pas de chichi. Une force brutale, sauvage. Une soif de vérité que rien n’arrête. La mise en abyme d’un drame via sa représentation théâtrale dont le seul spectateur est “l’accusé”, le metteur en scène étant l’accusateur. Utilisant les codes de l’impro, ce dernier orchestre chaque fin de scène, sans brigadier, mais dans le fracas sans appel des pieds de chaises heurtant le sol. Le jeu est à cette image, brut, brutal, sans aucun des clichés gays auxquels on pourrait s’attendre. La souffrance, criante, se mêle à la folie des personnages convoqués… et ils sont nombreux. C’est sans doute ce qui pourrait restreindre l’enthousiasme de certains spectateurs puisque nous pouvons seulement nous raccrocher au texte pour savoir en présence de qui nous nous trouvons à l’instant T. Or, l’accent québécois bien marqué de certains comédiens nous empêche de le suivre dans les moindres détails. C’est pourquoi nous avons l’impression de vivre une expérience théâtrale au sens propre d’autant qu’il est précisé, à la fin, que les comédiens changent de rôle selon les soirs, “chacun ayant sa propre vision du spectacle” ! Caroline Fabre
[embedyt] https://www.youtube.com/watch?v=NWYcNeGR1TA[/embedyt] [Photo © Dominick Thibault] |
Articles liés

“La Bonne Aventure 2025” : 8e édition du festival de musique gratuit à Dunkerque !
Du 20 au 22 juin 2025, Dunkerque vibrera au rythme de La Bonne Aventure ! Organisé par Les Nuits Secrètes avec la complicité de la Communauté Urbaine de Dunkerque, ce festival incontournable du Nord promet trois jours de concerts gratuits, une programmation éclectique et une...

Madame Arthur tourne autour de Tina Turner du 10 au 13 avril !
Bienvenue chez Madame Arthur, cabaret travesti ouvert depuis 1946, au cœur de Pigalle et au pied de la butte Montmartre. Entrez dès maintenant dans notre univers décadent, mêlant musique live et spectacle piquant ! Parce qu’on n’a jamais peur...

“L’Île des Rêves”, la nouvelle comédie musicale à voir en avril au 13e art
Au fil de ses rêves lucides, William Arribart se laisse emporter dans un univers imaginaire et merveilleux. Chaque nuit, il y trouve refuge, fuyant un monde réel où il ne se sent pas à sa place. Il s’invente alors...