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Les Chevaliers du Fiel, itinéraire d’un immense succès populaire

13 mars 2014
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Les Chevaliers du Fiel, itinéraire d’un immense succès populaire

Mars 2014

Ils ont débuté dans une cave-spectacle de Toulouse… Aujourd’hui, ils font éclater de rire la France entière !

A l’origine, il y a deux jeunes garçons un brin dilettantes. Éric Carrière (le plus grand), qui est aujourd’hui l’auteur du duo, avait un spectacle mêlant sketches et chansons humoristiques et Francis Ginibre remplaçait parfois son batteur.  Très vite, ils ont « viré tous les musiciens, puis toutes les chansons ». Ainsi naquirent Les Chevaliers du Fiel !

Tous deux sont bien loin de leur formation initiale (doctorat en sociologie pour Éric, diplôme des Beaux-Arts pour Francis). « Ce sont elles qui étaient loin de nous », rectifie Éric qui poursuit « je ne m’étais pas inscrit à temps à la fac et mon père, qui me harcelait, m’a forcé à entrer là où il restait encore de la place ! ». Quant à Francis : « Je ne savais pas ce que je voulais mais je savais ce que je ne voulais pas ! Certes, j’aimais bien le dessin… mais ce n’était pas une vocation. » Ils se sont donc tout naturellement trouvés sur « un truc où personne ne nous disait ce qu’il fallait faire ».

D’ailleurs, ils ont essayé un metteur en scène, un producteur… et très vite décidé de s’en passer ! « Au début, on n’avait pas d’argent, mais ce n’était pas important. Notre priorité était de nous sentir bien et de déconner… du matin au soir. Maintenant, on commence seulement à 20h30 (rires) ! Bien sûr, entre-temps, on a été obligés de se professionnaliser. »

Leurs succès scéniques leur ont ouvert les portes de l’audiovisuel. Télé Toulouse d’abord pour des courts métrages d’humour pendant cinq ans, «  on ne gagnait rien mais c’est là que de nombreuses idées que nous avons exploitées dans nos spectacles sont nées », Sud-Radio ensuite, en 1995, pour des sketches inédits. «  On a failli arrêter au bout d’un mois tant c’était contraignant d’écrire et de jouer de nouveaux sketches chaque jour. Mais le succès de l’émission était tel que ce fut impossible ! » Ils en claqueront pourtant la porte en septembre 2011, suite à un « différend portant sur l’état d’esprit de la nouvelle ligne éditoriale de la radio, à savoir une libre antenne avec les dérapages que cela induit » (pour rappel, “au cours de l’émission « Cardoze/Mazet, liberté de parole », il avait été demandé aux auditeurs de répondre à la question : « DSK est-il soutenu par les Juifs ? », relançant ainsi un débat engagé le matin même dans une émission qui avait déjà provoqué le dérapage d’un auditeur lors de l’émission « Ménard en Liberté » animée par Robert Ménard” – source ladepeche.fr 9-11-2011). Aujourd’hui, ils officient à France Bleue, après un détour par Rires et Chansons.

Ils ne délaisseront pour autant jamais la scène, ayant à leur actif une quinzaine de spectacles, à raison d’un tous les deux ans. Les deux premiers étaient des pièces, les suivants, pendant une dizaine d’années, comportaient uniquement des sketches. « Repas de famille » marque leur retour aux pièces. Viendront ensuite « L’assassin est dans la salle », « La brigade des feuilles », « Vacances d’enfer »… jusqu’à « Croisière d’enfer », actuellement à l’affiche du Théâtre des Variétés.
 
Pourtant, tout n’a pas toujours été rose. En effet, s’ils remplissaient les salles dans le Sud, leurs premières venues à Paris ne se sont pas particulièrement bien passées, le public parisien ne les connaissant pas encore… sans parler d’un catastrophique épisode pendant la grève des transports en 95 qui les met sur la paille (rappelons-le, ils sont leur propre producteur !) mais dont ils se relèveront grâce au public régional.

Et puis, il y a eu une semaine de folie en juin 1996 : pour la première fois, leur spectacle au Théâtre Grévin fait le plein « on ne sait pas comment ». Michel Drucker vient les voir « on ne sait pas pourquoi » et ils signent avec lui pour la télé. Le lendemain, ils signent avec Jean-Pierre Foucault pour la radio. Le surlendemain, ils disent oui à un producteur de musique pour « La Simca 1000 », une chanson gag qui se vendra à 400 000 exemplaires en six mois !

Bien sûr, ils doivent à leur talent reconnu par leurs auditeurs et leurs spectateurs le fait d’exister depuis trente ans. Mais leur longévité tient aussi sans nul doute à leur profonde amitié. « On est tout le temps ensemble, par moments plus qu’avec nos familles ! » Comme ils ne fonctionnent pas de la même manière – Éric étant hyperactif et impatient et Francis plus lunaire – ils ne sont pas toujours d’accord sur tout mais ne se disputent pas pour autant… et s’entendent sur l’essentiel… « surtout pour déconner ». Enfin, la formidable force de travail de ces pétulants quinquas est partie intégrante de leur succès. Car, outre la scène où ils se donnent toujours à fond, la radio où ils fournissent des sketches inédits chaque jour (4500 au bas mot jusqu’à présent), des spectacles créés exclusivement pour la télévision, ils officient en tant que directeurs de théâtre, à Toulouse et à Avignon, et viennent même de tourner un film, adaptation de « Repas de famille », qui sortira en octobre ! Un comble pour ceux qui reconnaissent avoir « longtemps été des glandeurs » !

Pourquoi cette profusion ? Parce qu’on est venu les chercher ! Hormis la scène qui est de leur seul fait, que ce soit « la radio, la télé, le disque ou le film on n’a jamais cherché à faire tout ça. Mais ça nous amuse de nous diversifier et quand on a pris goût à quelque chose, on ne peut plus s’arrêter. Et comme ça on n’a pas pas le temps de s’embêter ! ».

Quand les reverra-t-on à Paris ? L’année prochaine dans « La brigade des feuilles » aux Folies Bergères, spectacle qui « a fait le plus d’entrées en tournée » mais a seulement été joué quinze jours à Paris. Puis, en 2016 au Palais des Sports, dans un nouveau spectacle de sketches et de chansons. Pourquoi maintenant de si grandes salles ? Pour, parce qu’ils multiplient leurs activités, raccourcir le nombre de représentations… tout en permettant au même nombre de spectateurs de les voir ! Et ils reviendront tant qu’ils en auront « l’envie… et la force ».

Leur mot de la fin ? « On doit toujours quelque chose à quelqu’un et, parmi les gens connus, il y a Michel Drucker et Patrick Sébastien qui nous ont fait connaître par le biais de leurs émissions et Jean-Paul Belmondo qui nous a produits dans son théâtre, les Variétés, à un moment où nous en avions vraiment besoin. Merci à eux… et à tous les autres plus anonymes. »

Caroline Fabre

 

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