Les Caprices de Marianne : un Musset vibrant de modernité
Les Caprices de Marianne D’Alfred Musset Mise en scène de Stéphane Peyran Scénographie de Baptiste Belleudy Avec Guillaume Bienvenu, Axel Blind, Gil Geisweiller, Sylvy Ferrus, Robin Laporte, Stéphane Peyran, Colette Teissèdre et Margaux Van den Plas Jusqu’au 19 avril 2015 Tarifs : de 13 à 25 € Réservation au Vingtième Théâtre M° Ménilmontant |
Jusqu’au 19 avril 2015
Pourquoi vous, qui aimez les classiques, devez-vous voir cette pièce ? Pourquoi vous, qui ne jurez que par le théâtre contemporain, devez-vous voir cette pièce ? Pourquoi devez-vous aller voir des inconnus sur scène quand nombre de vedettes se produisent actuellement sur les planches ? Voici des réponses qui, je l’espère, vous donneront l’envie irrésistible de vous rendre au Vingtième Théâtre ! Oui, cette célèbre pièce est un grand classique… Pourtant, cette version-là, dite “littéraire”, est inédite au théâtre ! Rassurez-vous, personne n’a touché au texte de Musset… à part lui-même. En effet, il s’agit ici du texte originel que, 18 ans après sa publication en 1833, la Comédie-Française lui a demandé de retoquer pour imposer l’unité de lieu à laquelle elle tenait tant, la censure de l’époque expurgeant de son côté des éléments susceptibles de “blesser la sensibilité du spectateur” ! C’est cette version intégrale originale, et donc non censurée, qui est proposée. Plus moderne dans sa forme, elle se compose de brefs tableaux se déroulant dans divers lieux et à des moments discontinus de l’action. La puissance dramatique s’en trouve ainsi renforcée, notamment grâce à l’intimité de certains dialogues… d’autant que la mise en scène de Stéphane Peyran, sur fond de joyeuse ambiance de carnaval napolitain, fait finement ressentir les drames qui s’y jouent : débauche d’une jeunesse à la dérive, pièges de la religion et du mariage “à l’ancienne”, jalousie exacerbée jusqu’à la barbarie, amour impossible, corruption… comme leurs pendants, valeurs fondatrices de l’humanité, l’amitié sans faille, l’amour absolu, la sincérité salvatrice ou encore l’accession à la liberté. Formé à l’amour des beaux textes par Jean-Laurent Cochet, Stéphane Peyran travaille régulièrement avec Arnaud Denis, d’abord en tant que comédien puis en l’assistant à la mise en scène. De ces expériences, il a su retirer l’amour du travail bien fait comme la capacité à réunir une troupe constituée de talentueux créateurs inventifs (Laurent Béal aux lumières, Ségolène Bonnet et Baptiste Belleudy aux costumes, Baptiste Belleudy à la scénographie, Pierre Pernois et Anne d’Alençon aux décors et Amélie Parias à la chorégraphie) et une formidable distribution intergénérationnelle parfaitement dirigée, et dont il fait partie avec brio : Guillaume Bienvenu, Axel Blind, Gil Geisweiller, Sylvy Ferrus, Robin Laporte, Colette Teissèdre et Margaux Van den Plas. Avec un respect et une intelligence évidents, Stéphane Peyran a insufflé à ces Caprices un air de renouveau qui balance avec fougue entre drame, poésie et burlesque. Bref, on y court ! Caroline Fabre [embedyt] https://www.youtube.com/watch?v=hNhEem1s03Q[/embedyt] [ Photos : © Bruno Perroud ] |
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