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Le Temps d’Aimer la Danse 2013 – Biarritz

10 septembre 2013
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Le Temps d'Aimer la Danse 2013 - festival à Biarritz

Preuve en est : Gare du Midi, ancien hall résonant à l’image d’Orsay pour les parisiens, 21 heures sonnantes, « Cendrillon » du talentueux Thierry Malandain ouvre le bal. Que chacun trouve chaussure à son pied, telle pourrait être la devise de ce conte mis en musique par Prokofiev revisité par une scénographie imaginative, faite de jeux de lumières dorés et bleutés autour d’escarpins, symbole de l’histoire de Cendrillon. Mais aussi que chacun prenne son pied : le plaisir, à travers une charge sensuelle dans la gestuelle délicate et enlevée, ne doit rien au hasard. Casting de rêve, danseurs différents et autant de solistes, jouent à qui mieux mieux. La partition exigeante est rendue avec une rigueur et un approfondissement des personnages secondaires comme principaux. La fée, la marâtre, les sœurs, autant de figures de douceur et de force burlesque, sont à l’œuvre au premier plan. La modernité du chorégraphe tient aussi à cette égalité de traitement des rôles dits « premiers » et « seconds ». On rit, on s’émeut, petits et grand y trouvent leur compte, car jamais rien ne vient choquer gratuitement. Et puis, même si différents niveaux de lecture sont présents, personne ne peut bouder son plaisir avec dans la fosse un orchestre !

Bref, un corps de ballet qui compte autant d’étoiles que de membres, avec des vraies gueules et un abattage technique propre et surprenant. Malandain a de quoi nous chausser pour l’hiver.

Le second jour du festival, nous avons assisté aux « Quatre Saisons » de Vivaldi revues par le brésilien Samir Calixto, à qui la compagnie Korzo Production des Pays-Bas a fait confiance. Résumé par le chorégraphe et danseur, « l’émotion de la physicalité » est présente dans cette version en duo de la célèbre partition entêtante et jouissive. Sauf que peut-être le duo consiste la plupart du temps en des soli où l’homme et la femme ne se rejoignent pas mais errent dans l’espace scénique dépouillé, et le traitement gestuel de ces variations de rythmes sur la vie et l’histoire des individus est un tantinet monocorde. Retenue certes, mais manque peut-être encore une fougue et un traitement plus rigoureux et sensé de la musique qui vous emporte comme un fétu de paille. Mais bon nombre de spectateurs ne boudaient pas leur plaisir, et que ceux qui sont restés en retrait n’en dégoûtent pas les autres comme le dit le dicton ! Esthétique et lumières léchées étaient tout de même un écrin à une danse qui doit gagner en intensité mais pas en bonne intention d’empathie.

Bref, un bon début, un démarrage varié et généreux, à l’image du festival, de son directeur artistique, de la ville qui a par lui intégré la danse à son quotidien, comme le prouvait la giga barre le dimanche matin sur la plage du Casino où nombreux furent les amateurs venus suivre un cours gratuit ! Comme quoi, il n’y a pas que des surfeurs que l’on croise sur la plage biarrote, il y a aussi des étoiles et des gens qui par elles ont des étoiles plein la tête…

Bérengère Alfort

Plus d’informations sur le festival : letempsdaimer.com

[Visuel : Cendrillon, Malandain Ballet Biarritz – Photo © Olivier Houeix]

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