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Prix du Brigadier 2009 – Christian Schiaretti et Claude Rich

13 mai 2009
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Bertrand Delanoë tarde un petit peu à arriver ce qui nous permet d’entendre un léger préambule très intéressant sur l’A.R.T et ses missions. L’Association de la Régie Théâtrale a été créée en 1911 par des régisseurs (terme que l’on employait à l’époque pour qualifier le metteur en scène en impliquant son statut de directeur de troupe et de lieu aussi parfois). Cette association a fondé en 1960 le Prix du Brigadier, véritable trophée corporatiste au sens noble du terme et en 1969, une précieuse bibliothèque de revues de mises en scènes, en partenariat avec la Bibliothèque de la Ville de Paris.

Le Maire de Paris fait son entrée sous le regard chaleureux de l’assemblée et entame un discours fort agréable à entendre sur la nécessité de la culture, de la beauté, de la transmission de la connaissance et des artistes, plus indispensable que jamais en ces temps de crise. Au vu du déclin présupposé du Théâtre, annoncé il y a vingt ans, il se dit fier d’être Maire de la ville comptant le plus grand nombre de théâtres par habitants au monde. Et au nom de Paris, il déclare : « Nous voulons que vive le Théâtre, dans sa diversité, dans sa contrariété, dans son éclectisme. ».

Christian Schiaretti monte sur scène à son tour pour recevoir le Prix du Brigadier pour Coriolan au TNP de Villeurbanne et aux Théâtre des Amandiers de Nanterre. Bertrand Delanoë le félicite pour la façon dont il administre son théâtre, en véritable homme de troupe proposant « un théâtre exigeant et populaire dont ceux qui le servent montrent qu’ils sont passionnés ». Le Directeur du Théâtre de Villeurbanne se dit fier de recevoir ce prix au nom d’une communauté d’artistes, exerçant son métier en effet sans faire de différence entre son statut et l’animateur de troupe qu’il a toujours été. Il rappelle qu’il a la chance de s’inscrire dans une démarche de Théâtre Publique et de pouvoir ainsi pérenniser des emplois et proposer un principe collectif sans le risque d’échec des productions que connaît le Théâtre privé.

C’est ensuite au tour de Claude Rich de venir recevoir le Brigadier d’honneur pour le Diable Rouge au Théâtre Montparnasse et pour l’ensemble de sa carrière. C’est un véritable standing ovation qui accompagne sa montée sur cette scène où il joue tous les soirs. Betrand Delanoë le congratule pour sa carrière théâtrale et cinématographique, son élégance, sa douceur et sa poésie, opinion largement partagée par le public présent dans la salle. Il le décrit comme de « ceux qui marquent par une personnalité particulière et qui ont le raffinement de mettre cette particularité dans leur art ». Le comédien prend la parole sur un petit lapsus qui ne passera pas inaperçu, remerciant l’assemblée pour ce Molière !

Avec beaucoup d’humour, il explique qu’après sept ans d’études, un peu comme un médecin, un comédien peut envisager une carrière de soixante ans. Il est heureux de cet hommage que lui fait le métier et dit partager le sentiment de Jean Anouilh lorsqu’il a reçu ce même prix en 1972 et déclaré : « Le Brigadier est une des seules récompenses que j’accepte parce qu’elle est remise par les gens de la baraque ». Il frappe alors dignement les trois coups et rappelle tout simplement que dans deux heures, on peut venir l’applaudir sur cette même scène ! En somme, ce fut un très joli moment et une belle récompense pour ces deux grands Messieurs du Théâtre !

Angélique Lagarde

Retrouvez cet article et une fine sélection de l’actualité culturelle sur Kourandart

Parmi les plus anciens consacrés au Théâtre, ce prix, fondé en 1960 à l’initiative de l’Association de la Régie Théâtrale (A.R.T.), couronne l’événement théâtral de la saison. Il peut aussi bien distinguer un auteur, qu’un acteur ou un metteur en scène, voire un spectacle ou un décorateur. Contrairement aux “Molières”, il ne peut être attribué qu’une seule fois. Ce Prix demeure corporatif et s’inscrit comme “la récompense de professionnels à un professionnel”, c’est ce qui en fait toute sa valeur…

Matérialisé par un véritable “Brigadier ” fait traditionnellement en bois avec un morceau de perche de théâtre, décoré de velours rouge et de clous dorés, portant la plaque de cuivre gravée au nom du récipiendaire, ce Prix rappelle le symbolisme des trois coups frappés avant que le rideau ne se lève. Le Brigadier demeure l’emblème du Régisseur, véritable maître à bord sur la scène, selon la tradition ; il est l’emblème aussi de l’Association qui le décerne.

A l’initiative de l’Association de la Régie Théâtrale, le jury du Prix du Brigadier s’est réuni sous la présidence de Danielle Mathieu-Bouillon, le jeudi 18 décembre 2008.
Les membres du jury parmi lesquels on peut citer Jean-Laurent Cochet, Fanny Cottençon, Anne Delbée, Armelle Héliot, Jean-Claude Houdinière, Marie-France Mignal, Jean-Philippe Viaud, Fabienne Pascaud, Philippe Tesson, Hans-Peter Cloos , Paul Tabet ont élu :
Prix du Brigadier 2008 : Christian Schiaretti pour “Coriolan” au TNP de Villeurbanne et aux Théâtre des Amandiers de Nanterre
Brigadier d’honneur 2008 : Claude Rich pour “le Diable Rouge” au Théâtre Montparnasse et pour l’ensemble de sa carrière.

Source : http://www.regietheatrale.com/index/index/brigadier.htm
 

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