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Le nouveau Cabaret Electrique : Queer, macabre, sensuel…

9 mars 2017
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Cabaret Electrique #4

Par le Cirque Electrique

Mise en scène de Hervé Vallée et Cécile Mulot

Du 1er au 25 mars 2017

Tarifs : 15/20€

Réservation par tél. au 09 54 54 47 24

Durée : 2h30

Cirque Electrique
La Dalle aux chapieaux
Place du Maquis du Vercors
75020 Paris
M° Porte des Lilas 

www.cirque-electrique.fr

Jusqu’au 25 mars 2017

Chaque tableau est nouveau, et chaque musique écrite sur mesure. Le Cirque Electrique prend des couleurs… crépusculaires, grotesques, troublantes, poétiques, queer ou aériennes. La quatrième édition du « Cabaret Electrique » n’a rien en commun avec la précédente – sauf le style libertaire et rock’n’roll, les tables pour manger ou boire, la proximité absolue avec les artistes, l’ambiance d’enfer. Et bien sûr Kiki Picasso, le conférencier surréaliste avec ses blagues et cocasseries. 

Au Cirque Electrique, Lalla Morte sait agrafer les billets de banque directement sur la peau de son maître. Avec son pied, la divine va chatouiller les flammes qui sortent du lit de bris de verre dans lequel elle va se coucher peu après.

Une employée de  bureau, sagement vêtue  de noir et de blanc à l’aune de sa cravate, se révélera acrobate et même contorsionniste. Raoul, le « clown brésilien », une caricature de macho, un taureau de crétin en slip doré mais acrobate aux figures grandioses, finira en duo avec une spectatrice – une vraie!

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Jamais au premier degré!

Il n’y a pas de fake au Cirque Electrique. Ou presque. Ne prenez jamais au premier degré ce que vous glisse Kiki Picasso au sujet d’un groupe anti-Macron ou d’une vidéosurveillance destinée à détecter les consommateurs de cocaïne dans la salle.

De toute façon, vous n‘en avez pas sur vous. Faites confiance à Kiki seulement quand il trompette la devise du Cirque Electrique: « Nous ne respectons  aucune norme de normalisation ». Quoique…

 

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Le Cirque Electrique ne représente pas le chaos, mais l’excellence, doublée d’une inventivité sulfureuse. Et Kiki Picasso, de son vrai nom Christian Chapiron, graphiste, peintre et vidéaste urbain, cofondateur du groupe Bazooka, mouvement artistique subversif des années 1980, amène à ce cabaret un côté artistique au-delà des arts de la piste.

Le conférencier maîtrise l’art de l‘absurde en politique, par le verbe autant que par l’image. Pour vous en convaincre, allez à la fameuse Maison Rouge dont on sait qu’elle fermera ses portes en 2018, où Picasso-Chapiron présente en même temps sa propre exposition qui met sens dessus dessous l’histoire politique post-68. 

A l’entracte, au Cirque Electrique, vous pouvez vous-mêmes dessiner ce que vous voulez sur le costume en papier blanc de Lalla Morte, pour ajouter à sa plastique cubiste votre touche de figuration libre.

Ou bien vous suivez (des yeux) la belle acrobate à la corde. Car le cabaret continue pendant que vous vous restaurez au bar, énorme food-truck dont le toit accueille, comme toujours, Hervé Vallée, ses musiciens et leur post-punk énergétique, érotique ou ironique, selon les numéros qui se jouent en bas, sur le parquet circulaire. 

 

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Sensuel, grotesque, macabre 

Régalez-vous ensuite avec les contorsions transsexuelles qui commencent en froufrous et terminent en grand écart masculin. Gardez votre sang-froid face à Antoine, le jongleur de feu, individu en voie de « déradicalisation ».

Sentez souffler un vent de Halloween sur le défilé mortuaire, ses bougies et sa fanfare. Et songez au Mexique avec ses fêtes des morts quand les coups de griffe dans le noir font surgir, depuis le bout de la nuit, une tigresse vert-fluo. Mentions spéciales aussi  pour les striptease au trapèze et à Justine, la Sirène prise dans les filets de ses acrobaties truculentes. 

Entre ses tableaux poétiques, érotiques ou grotesques, en marge de ses espaces de liberté, en creux de ses belles inventions aux tissus et face à l’élégance des pirouettes en cerceau, le Cabaret Electrique #4 cultive une note macabre.

Serait-ce une allusion à un réflexe à éviter, le soir fatal où la France aura choisi, une fois de plus (de trop?) un(e) chef(fe) promis(e) à l’Elysée, mais en marche vers de nouveaux abymes?Le fait est que ce cabaret commence par un suicide, une pendaison au mât chinois, quand Lucifer se précipite vers le sol, tout juste retenu par la corde au cou! La porte des rêves est ouverte, le grand spectacle peut commencer…

Thomas Hahn

[Crédits Photos:Hervé Photograff]

 

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