Le dindon, une version juvénile au Lucernaire
Le dindon D’après Georges Feydeau Adaptation Philippe Person Mise en scène Florence Le corre et Philippe Person Avec le collectif Silenzio Please, première promotion de l’Ecole d’art dramatique du Lucernaire Jusqu’au 9 juillet à 19h : du mardi au samedi, dimanche à 15h Puis du 12 juillet au 20 août 2017 à 19h : du mercredi qu samedi, dimanche à 15h Tarifs :de 11 à 26 euros Durée : 1h20 Théâtre Le Lucernaire |
Jusqu’au 20 août
Joué par la toute jeune troupe sortie de l’Ecole du Lucernaire, Le dindon adapté et raccourci adopte un ton modernisé. Au diable quelques maladresses de débutants, la détente et le rire sont assurés. Toute la mécanique de Georges Feydeau marche ici à forte dose. Sans répit, les uns et les autres, petits bourgeois essentiellement préoccupés par l’adultère, courent, s’évitent, se cherchent, se fuient et se rencontrent quand il ne faut pas. Pour ce énième vaudeville créé en 1896, Georges Feydeau avait pimenté sa pièce en décidant de placer les femmes à la hauteur de leurs maris, c’est à dire de les rendre capables d’être infidèles si leurs maris venaient eux-mêmes à l’être. C’est donc du donnant-donnant qui débouche sur une course folle et comique.La thématique tellement prisée de ce genre théâtral est resserrée sous l’adaptation de Philippe Person et les comédiens peuvent livrer leur dynamisme sans réserve, d’autant que leur jeune âge permet un emballement physique et textuel savoureux. Ils sont rapides, ils sont souples, ils sont pétillants et généreux, et quoique sans redingote mais plutôt en blouson de cuir, ils permettront aux amoureux de Feydeau pas trop puritains d’y trouver satisfaction. Teinté et enrobé de rock and roll, Le dindon manie le classicisme en le revisitant sans rien perdre de sa précision et de ses codes indispensables. Le public a droit aux cris, aux mensonges piailleurs, aux crises de jalousie, aux déclarations tonitruantes et aux désordres foutraques qui finissent par retomber dans les plis de la convention sociale. Bref, on a à la fois les péripéties qui structurent la pièce de Feydeau et des zestes de fantaisie contemporaine. Cette troupe est mise en avant par Florence Le Corre et Philippe Person avec une volonté de faire ressortir leur frais talent et les spectateurs curieux de découvrir de jeunes comédiens apprécieront ce Dindon décidément intemporel. Il est plutôt réjouissant de voir des débutants tout à leur joie de sortir de cette Ecole d’art dramatique qui a vu le jour en 2015 et qui est conduite par des professionnels aguerris tels que Rémi de Vos, Nathalie Boutefeu, Frédéric Constant et Philippe Calvario. Emilie Darlier-Bournat [ Photos : © Doriane Chapelier] |
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