Le cabaret post-punk du Cirque Électrique
Le Cabaret Électrique Par le Cirque Électrique Mise en scène de Hervé Vallée et Cécile Mulot Avec Kiki Picasso, Jusqu’au 26 mars 2016 Tarifs : 15, 18 et 20 € Réservation Durée : 3h Le Cirque Électrique M° Porte des Lilas www.cirque-electrique.fr |
Jusqu’au 26 mars 2016 En quelques années, le Cirque Électrique est devenu un lieu incontournable de la vie culturelle parisienne. Imaginez un cabaret désinvolte, sexy, post-punk et circassien, dans l’esprit des origines. Au “Cabaret Électrique”, vous vous mettez à table pendant qu’acrobates, danseurs, fakirs… se produisent si près de votre table que vous sentez la chaleur monter dès que le jongleur de feu fait tourner ses bâtons enflammés. Connaissez-vous Lalla Morte, Tarzana Fourès ou Alba Sève ? Trois femmes comme sorties d’un entresort médiéval, d’un show new burlesque ou d’un cabaret sur les Champs-Élysées. Mais sous le chapiteau du Cirque Électrique, rien ne se passe au premier degré, et le groupe de rock qui accompagne le show est niché sur le toit au-dessus du bar ! Éclectique Comme tout cirque ou cabaret qui se respecte, le “Cabaret Électrique” a son Monsieur Loyal. Ici, il se nomme Kiki Picasso, de son vrai nom Christian Chapiron, graphiste, peintre et vidéaste urbain, cofondateur du groupe Bazooka, mouvement artistique subversif des années 1980. Chapiron amène à ce cabaret un côté artistique au-delà des arts de la piste. “Les sept minutes de Kiki Picasso” sont l’occasion de découvrir un(e) artiste d’un autre domaine, dans une mini-conférence improvisée, qui s’intègre parfaitement dans les attractions de trapèze, d’effeuillage ou autres satires. Chaque soir, Kiki Picasso fait découvrir une personnalité des arts, de l’édition ou autre, pour apporter une couleur inattendue. Comme Chapiron est une personnalité centrale de la vie artistique, il peut piocher dans un important carnet d’adresses. À la bonne franquette Le “Cabaret Électrique” arrive ici dans une nouvelle version, mais est d’ores et déjà une institution. Pourtant, il ne cherche en rien à ressembler à un show en paillettes pour touristes, qui se prennent en photo en buvant du champagne. Ici, pas de manières mais du vin, une bonne bière ou du cidre à la bonne franquette et “les meilleures frites de Paris”. Et c’est vrai, nous sommes encore à Paname, à 200 mètres de la Porte des Lilas, sur la dalle couvrant le périph, vaste plateau baptisé place du Maquis du Vercors. Chapiteaux, parquet de bal, école de cirque, cour, café en plein air… le lieu est dépaysant et s’inscrit dans l’imaginaire du cirque, où rien n’est jamais acquis ou établi, où on est toujours sur le départ ou en train d’arriver. Et paradoxalement, le Cirque Électrique s’y inscrit dans la durée, ce qui tombe plutôt bien car grâce à son projet pérenne, l’équipe autour de Cécile Mulot et Hervé Vallée a su donner âme et poésie à cet endroit hors norme. Iconoclaste Si vous n’y êtes jamais allés, vous ne serez pas les premiers à le découvrir, loin de là. Mais le Cirque Électrique garde encore un petit côté confidentiel qui ajoute à son charme. Hervé Vallée et Cécile Mulot, metteurs en scène de leurs spectacles et cabarets, veillent au destin de cette compagnie de cirque iconoclaste, forte d’un esprit punk et contestataire, qu’ils détournent eux-mêmes par des clins d’œil aux revues à paillettes. Quand Kiki Picasso nous raconte qu’Alba sera engagée sur le Charles de Gaulle pour divertir nos troupes en guerre ou que le spectacle est surveillé par la Mairie de Paris, c’est que nous sommes tous en état d’urgence de rire. C’est pourquoi Hervé Vallée, body drummer vêtu de son nouvel uniforme de “CRS chic”, tape joyeusement sur le “culophone”, assis sur le comptoir du bar. On vous laisse découvrir… Au “Cabaret Électrique”, le vertige est à portée de main ou à vol d’oiseau, quand Lalla Morte passe à la danse macabre sur éclats de verre, quand Tarzana Fourès s’élance au trapèze, juste au-dessus de votre tête. Équilibre sur cannes (Yannick Garbolino), jonglage de feu (Antoine Delon) ou contorsion (Séverine Bellini), toujours dans un esprit de proximité, créent des sensations d’autant plus fortes qu’ils se transforment en rencontre avec les artistes. Ce cabaret ne cherche pas le glamour, mais une vérité humaine. Thomas Hahn |
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