Polanski convertit son Bal des vampires en musical
Le Bal des vampires De Michael Kunze et Jim Steinman Mise en scène de Roman Polanski Avec David Alexis, Moniek Boersma, Sinan Bertrand, Daniele Carta Mantiglia, Rafaëlle Cohen, Solange Milhaud, Guillaume Geoffroy, Stéphane Métro et Pierre Samuel À partir du 16 octobre 2014 Tarifs : 25 à 105 € Réservation Durée : 2h40 Théâtre Mogador M° Trinité, Chaussée d’Antin, Havre Caumartin, Saint-Lazare |
À partir du 16 octobre 2014
Après Cabaret, Le Roi lion, Mamma mia, Sister act et La Belle et la bête, voici ce Bal des vampires mis en scène par le réalisateur qui a fait le film, le grand Roman Polanski. Produit et interprété par une équipe de choc, le spectacle poursuit une tournée mondiale et s’arrête à Paris. D’où vient que nous soyons toujours fascinés par les vampires ? Depuis Dracula de Bram Stoker en 1897 en passant par Nosferatu le vampire de Murnau en 1922, jusqu’à aujourd’hui avec la saga Twilight ou encore Dracula récemment, le vampire électrise et séduit, que ce soit à travers des romans ou des films américains. Roman Polanski en avait tiré un film parodique en 1967, dont il nous propose aujourd’hui une adaptation théâtrale en français, après que le musical a fait depuis 17 ans le tour du monde. Metteur en scène d’exception, il a su s’entourer d’artistes à sa hauteur. Pour le livret et les paroles, l’Allemand Michael Kunze, et pour la musique des lyrics, Jim Steinman, un surdoué des tubes et des musicals. La scénographie est signée William Dudley (Pygmalion) et les costumes de l’Anglaise Sue Blane. Il faudrait aussi citer le chorégraphe, Dennis Callahan, et les lumières de Hugh Vanstone qui sont une merveille. Ces artistes renommés et plusieurs fois primés participent à la réussite de ce spectacle qui est aussi beau à voir qu’à écouter. Du rock, du jazz, des chansons qui vous tirent des larmes, un décor aux petits oignons, tous les ingrédients, du plus artisanal au plus sophistiqué, sont présents pour faire du spectacle un long succès. L’orchestre a du caractère dans la fosse, les interprètes rivalisent de talent. Dans le rôle de Sarah, la princesse juive un brin perverse, Rafaëlle Cohen a la beauté et le talent vocal face à Stéphane Métro, excellent, qui joue le Comte terrifiant de désir. David Alexis, professeur Abronsius, est pathétique et très drôle avec son assistant Alfred, que joue Daniele Carta Mantiglia, et Pierre Samuel est désopilant dans le père Chagal. C’est un véritable voyage dans le temps, en Transylvanie, dans la neige et le froid, que nous propose Polanski, avec une scénographie superbe de bleus et de gris, dessinant tantôt l’architecture tantôt le fantastique château des Vampires. L’histoire d’amour qui se noue dans des bluettes à la mélodie précieuse entre Sarah er Alfred, la rage et l’énergie despotique du père Chagal, dans des colères homériques et le frisson d’angoisse provoqué par le Comte Von Krolock, dans leurs costumes somptueusement chamarrés, le Professeur Abronsius et sa pédanterie scientifique, personnages, scènes et chansons se colorent d’humour et de gentille frayeur. Les effets de lumière spéciaux et les projections, avec l’arrivée inopinée des acteurs de la salle vers la scène, tout cela concourt à la magnificence du spectacle porté par une orchestration en or. Folie et furie des vampires, en joie au bal, qui terrifient tout un village et capturent une jeune vierge, font le miel d’un public de tous âges, ravi et fasciné décidément. Un bémol cependant pour les oreilles sensibles : pourquoi maintenir la sonorisation des chansons à un niveau aussi élevé ? Saturer ainsi les décibels finit par abîmer les plus belles mélodies ainsi que nos oreilles. Hélène Kuttner [Photos © Brinkhoff/Mögenburg] |
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