La Nuit sera chaude – Théâtre de la Renaissance
L’histoire est simple comme il est d’usage dans ce type de pièces : une maîtresse trompée par la bonne qui finit par coucher avec le mari de la bonne alors qu’un amant de la bonne réapparaît. Bref, le vaudeville dans toute sa splendeur avec son imbroglio de personnages et d’histoires qui s’entremêlent. Le tout aurait pu donner un texte fort drôle car le Genre séduit toujours autant le public. Pour preuve, Panique au Ministère de Jean Franco et Guillaume Mélanie, fut un réel succès en 2009. De bons acteurs et un texte bien ficelé aux situations rocambolesques en firent une pièce incontournable de la scène parisienne. Malheureusement ici, Josiane Balasko propose un texte somme toute banal, sans grand intérêt et aux situations attendues.
Des acteurs vrais et justes
On notera cependant que le très bon jeu des acteurs rehausse le spectacle. Valérie Lang excelle dans le rôle de l’artiste incomprise un peu perchée, Daniel Berlioux est pathétique à souhait en amant délaissé, Pascal Bongard représente parfaitement le goujat à la libido frénétique et George Aguilar, par ailleurs compagnon de Josiane Balasko dans la vie, est tout à fait crédible en chauffeur routier mexicain. En ce qui concerne celle vers qui tous les yeux se tournent, sont talent n’est plus à prouver et sa simple présence sur scène dans la peau d’une bonne au physique ingrat suffit à donner le sourire.
Si le jeu des acteurs est parfait et quelques passages tout de même sympathiques, cela ne suffit malheureusement pas à effacer la banalité d’un texte ennuyeux et sans surprise. Madame Balasko aurait sans doute mieux fait de proposer à son public une adaptation de Mais n’te promène donc pas toute nue ou encore d’Un fil à la patte, où son jeu et celui de ses acteurs auraient probablement été davantage félicités. Au lieu de cela, on ne peut que sortir déçu d’une telle aberration.
Jonathan Hoenig
La Nuit Sera Chaude
Avec Josiane Balasko, Valérie Lang, Daniel Berlioux, Pascal Bongard et George Aguilar
A partir du 25 janvier 2011
Réservations au 01.42.02.47.35 ou sur le site du théâtre.
Théâtre de la Renaissance
20, boulevard Saint-Martin
75010 Paris
M° Strasbourg Saint-Denis
Articles liés
“Moins que rien” : l’histoire de Johann Christian Woyzeck adaptée au Théâtre 14
L’histoire est inspirée de l’affaire de Johann Christian Woyzeck (1780-1824) à Leipzig, ancien soldat, accusé d’avoir poignardé par jalousie sa maîtresse, Johanna Christiane Woost, le 21 juin 1821. Condamné à mort, il a été exécuté le 27 août 1824....
La Scala présente “Les Parallèles”
Un soir, dans une ville sans nom, Elle et Lui se croisent sur le pas d’une porte. Elle est piquante et sexy. Lui est hypersensible et timide. Il se pourrait bien que ce soit une rencontre… Mais rien n’est moins sûr, tant ces deux-là sont maladroits dans leurs...
“Tant pis c’est moi” à La Scala
Une vie dessinée par un secret de famille Écrire un récit théâtral relatant l’histoire d’un homme, ce n’est pas seulement organiser les faits et anecdotes qu’il vous transmet en une dramaturgie efficace, c’est aussi faire remonter à la surface...