“La Note” : le retour sur scène de Sophie Marceau
L’actrice Sophie Marceau fait un retour remarqué sur la scène du Théâtre des Bouffes Parisiens dans une pièce signée Audrey Schebat qu’elle joue avec François Berléand. L’histoire d’un couple au bord du naufrage que les deux comédiens interprètent avec élégance et sincérité. Un beau moment.
Elle, Maud, est une pianiste renommée. Lui, Julien, est psychanalyste, et reçoit chez lui à toute heure. Alors qu’elle est conviée à participer à un concours international qui lui vaudra un prix récompensant sa carrière, Maud décide de ne pas assister au cocktail et de rentrer chez elle le soir même. La surprise qui la saisit en rentrant est à la hauteur du geste de Julien, dont on dira simplement qu’il est au fond du gouffre.
Peut-on impunément vivre côte à côte sans voir que l’autre dérive vers l’abîme ? Se connaît-on vraiment, après trente ans de mariage ? Comment peut-on rebondir après une crise existentielle touchant le couple ? Telles sont les questions, avec des réponses plus ou moins dessinées, que pose la pièce d’Audrey Schebat qui radiographie la relation conjugale de deux personnalités affirmées, bien ancrées dans le monde social et artistique, mais qui toutes deux éprouvent une fatigue, un mal être sans oser se l’avouer
Sophie Marceau est cette femme qui a dédié sa vie à sa vocation de pianiste, pleinement engagée dans ce qu’elle fait ou entreprend, et pourtant décontenancée face à l’effondrement de son conjoint. Fine et directe, la comédienne possède une grâce et un sincérité confondantes de naturel, jouant parfaitement avec son partenaire dans un élégant décor à la sobriété classique. Face à elle, François Berléand parvient à rendre ce psychanalyste dépressif très attachant, presque attendrissant dans sa posture d’autodérision et d’ironie désespérée. Ces deux-là nous embarquent par un effet miroir de manière douce, sans hystérie généralisée, même si parfois on aurait aimé que le texte creuse davantage les ressorts des émotions et de cette crise. Mais il a le mérite de mener les deux personnages sur un autre rivage, celui de la transformation d’un couple soudé par les années mais en quête d’un changement. Interprété ainsi, c’est très beau.
Hélène Kuttner
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