La Mélodie du bonheur au Théâtre du Châtelet
Créé en 1959 à Broadway, avec Mary Martin dans le rôle de Maria, le spectacle connaît un succès immédiat. Il part ensuite en tournée en Europe et en Australie, avant d’être immortalisé sur la pellicule grâce au long-métrage de Robert Wise en 1965. Le film récolte cinq Oscars et devient une référence du genre. Julie Andrews reste la Maria que tout le monde adore, Christopher Plummer campe un capitaine Von Trapp séduisant, tandis que la bande originale du film s’est écoulée depuis à plus de 11 millions d’exemplaires.
C’est donc une comédie musicale chargée d’un lourd bagage historique et émotionnel qu’a choisi de proposer le Théâtre du Châtelet cette année pour les fêtes de fin d’année. Les plus jeunes seront ravis de le découvrir sous la forme d’un spectacle vivant et dynamique, mais qu’en sera-t-il des plus vieux, de ceux qui ont encore la performance de Julie Andrews à l’esprit, et qui ne manqueront pas de remarquer le moindre petit détail qui diffère du film ? Un vrai défi pour Emilio Sagi, metteur en scène de cette production. Très vite, alors que le rideau se lève sur les collines de Salzbourg, il apparaît évident que deux choix sont assumés par la direction artistique.
De Broadway au Châtelet
Tout d’abord, cette Mélodie du Bonheur respecte scrupuleusement les codes de la comédie musicale traditionnelle, celle que l’on peut voir sur Broadway ou dans le West End de Londres. Le décor est très figuratif, grandiose : l’évocation des montagnes et des prairies autrichiennes est particulièrement réussie. Les costumes autrichiens des années 1930 sont superbes, et la présence d’officiers nazis dans le public lors de la scène du festival de musique rappelle l’enjeu historique de l’intrigue, qui se déroule au moment de l’Anschluss de l’Autriche par le IIIe Reich. Surtout, les voix des chanteurs, de registre lyrique, installent cette atmosphère typique des grandes comédies musicales de l’après-guerre. Tous ces éléments nous plongent dans l’ambiance surannée d’un musical américain – d’autant plus que le spectacle est en anglais surtitré.
Rien de bien surprenant dans cette production de la Mélodie du Bonheur – mais au fond, n’est-ce pas ce que le public attend : redécouvrir ce joyau dans sa plus grande pureté, tel qu’il se le représente depuis toujours ? Le Théâtre du Châtelet nous offre ce retour à l’enfance, cet émerveillement originel devant ce spectacle qui n’a pas pris une ride. Le voir sur scène, c’est un magnifique cadeau de Noël à apprécier en famille.
Audrey Chaix
La Mélodie du Bonheur
Musique de Richard Rodgers
Lyrics de Oscar Hammerstein II
Livret de Howard Lindsay et Russell Crouse
Inspiré de The Story of the Trapp Family Singers de Maria Augusta Trapp
Direction musicale : Kevin Farrell
Mise en scène : Emilio Sagi
Avec Sylvia Schwartz, Rod Gilfry, Kim Criswell, Christine Arand, Laurent Alvaro, James McOran-Campbell, Carin Gilfry…
Orchestre Pasdeloup
Choeur du Châtelet
Jusqu’au 3 janvier 2010
Durée : 3 heures
26 représentations
Tarifs : 10 à 98 euros. Le 31 décembre : 10 à 125 euros.
Théâtre du Châtelet
1 place du Châtelet
75001 Paris
Réservations : 01 40 28 28 40
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