La Liste de mes envies au Théâtre des Béliers parisiens
La Liste de mes envies De Grégoire Delacourt Mise en scène d’Anne Bouvier Avec Michaël, Chirinian Costume et décor : Elisabeth Cerqueira Du mardi au samedi à 20 heures, supplémentaire en matinée le samedi à 17h30 Réservations : Durée: 1h05 Théâtre des Béliers Parisiens |
Du 1er février au 29 mars 2014
Avec toute la grâce d’interprétation de Mikaël Chirinian sous la houlette bienfaitrice d’Anne Bouvier, ce spectacle basé sur un des plus gros fantasmes de tout être humain se pare d’une fine drôlerie et surtout de beaucoup d’intelligence. Il poursuit un parcours aussi inattendu que mérité. Ah ces six petites boules qui en font perdre tant d’autres dès que sortent les bons numéros… Le sujet a bien sûr souvent été évoqué notamment au cinéma avec plus ou moins de bonheur, du pathétique Golden Boy (avec Jacques Villeret et Virginie Lemoine pourtant) à l’iconoclaste et drolissime Vieilles Canailles. Grégoire Delacourt dans son roman La Liste de mes envies qui lui a valu de toucher le gros lot en terme d’édition (400 000 exemplaires) aborde le sujet sous un angle résolument inattendu. A presque 50 ans, quand elle « trouve » les 6 chiffres du loto, Jocelyn est une femme du Pas-de-Calais tout ce qu’il y a de plus rangée. Mariée, des enfants, des amis. Un quotidien d’une confondante modestie qu’elle occupe essentiellement à tenir sa mercerie. Et au lieu de divulguer à son entourage cette fortune qui risquerait de tout envenimer, elle va se taire et dresser des listes. D’envies. De besoins. De folies aussi parfois. Tout en menant une réflexion sur le sens de la vie et de l’argent… Un formidable comédien Anne Bouvier a su créer une atmosphère feutrée pour abriter ce beau texte. Une ambiance propice à la confidence et dans laquelle Mikaël Chirinian fait des merveilles. Le comédien seul en scène interprète tous les personnages qui entourent cette femme ordinaire. La performance est à saluer car le pari était osé. Sans jamais sombrer dans la caricature, il fait rapidement oublier son apparence physique qui n’a rien de féminine et l’illusion est totale. On le sent investi, très proche de chacun des personnages. On sent qu’il les aime, tout simplement. Le public qui lui a déjà fait un triomphe au Ciné XIII ne se trompe pas sur l’envie de jouer qui anime ce formidable artiste… Franck Bortelle [Crédits photographiques : William K] |
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