La Famille Semianyki – Le Palace
La Famille Semianyki Jusqu’au 5 janvier 2013 Le Palace |
Du 12 novembre 2013 au 5 janvier 2014
En 1968, à Leningrad (aujourd’hui Saint-Pétersbourg), le légendaire clown Slava Polunin fonda le Teatr Licedei. Les Semianyki en sont issus. Ils reviennent à Paris, précédés de leur réputation puisqu’ils ont créé ce spectacle en 2003. Les artistes Licedei, clowns-mimes, y montrèrent avec une fantaisie pour le moins insolente que rien n’était figé, que l’on pouvait se libérer de la peur et vivre une vie différente. Ils ont aussi été les premiers en URSS à permettre aux gens d’exprimer leurs émotions et leurs réactions sur l’espace public, une révolution ! Les Semianyki perpétuent cette tradition. Leur première pirouette se cache dans leur nom, semianyki signifiant famille en Russe. Ensuite, ils se présentent à nous comme une bande d’affreux, sales et méchants, chacun ayant un personnage bien défini (l’un passé maître en décapitation de poupées, l’autre gardant sa braguette résolument ouverte sur le monde…), tous bien disposés à nous en faire voir de toutes les couleurs. Mais gardons en tête qu’ils nous proposent plusieurs degrés de lecture de leur spectacle. En effet, quand ils nous montrent une famille déglinguée – père imbibé de vodka, mère enceinte prête à tout pour garder son mari et ribambelle d’enfants plus sadiques et psychopathes les uns que les autres – il faut d’abord y voir la critique acerbe d’une société russe à la dérive. Bien entendu, le reste est fait pour amuser petits et grands et il vaut mieux avoir gardé son âme d’enfant pour apprécier des numéros représentatifs à jamais de l’art burlesque slave, bien qu’ils soient parfois mâtinés de modernité. Or donc, armée d’un bric-à-brac incroyable, la famille s’anime pour tenter de tuer un père alcoolo ou pour retenir un mari avec tous les atouts charme imaginables…car l’amour -filial comme marital- illumine ce sombre tableau, la poésie et le grotesque faisant le reste. Oui, autant vous dire que leur quotidien est passablement mouvementé et on ne compte pas les catastrophes qui surviennent… tant à eux qu’aux spectateurs ! Attention en effet aux facéties de nos six fous furieux qui n’épargneront personne ! En somme, si vous rentrez dans leur jeu, vous passerez une formidable soirée… sinon, ils vous laisseront dans l’antichambre ! Caroline Fabre |
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